J’habite un jardin accidenté.
Je suis né dans tes mains
Où le vent s’égoutte
Avant son suicide.
Noyé dans l’air
D’une extrême homosexualité
D’une extrême neutralité.
Toujours à la pointe
De la strangulation de la parole
Une corde nouée et le tonnerre déconstruit.
La poésie profite de la violence
Des contritions
Des poumons qui brûlent.
A saute-mouton, la matière dévisage
Ce qui croule tout entier dans le temps
Une sculpture de sel s’émiette.
Et, encore la voix chaude et bouillante
Comme des milliers d’autres
S’affaissent dans la force.
Je suis né dans la vigueur océanique
Bordé de l’écume de verre brisé menu
Dans la poignée de sang.
Nos bouches face-à-face
La rade derrière
L’ombre sous les yeux.
Privé de presque tout
La beauté, point de résistance,
S’offre à la démesure des pelles qui creusent.
Je dors dans des copeaux
Dans le détail qui m’assimile
A l’orgie de cheveux blancs du temps sans âge.
L’amour meurt plusieurs fois
Il meurt presque chaque jour
Il ressuscite quelquefois.
Tous les mots ont de la fièvre
Lorsque je suis malade de toi
Un râteau s’est planté à l’horizon, je tousse.
Je bois une soupe accidentée
Je crisse moins pour dormir
Que pour vivre.
L’aube est privée de ses recours
Et moi, des mes relents
Je fume le narguilé de mon sang.