Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
21 mars 2011

-- R019 --

thumbnailCAWDOMCN

Ce matin j’ai bu au soleil levant. Tes yeux avaient le goût des jeunes pousses de blé. Ta mémoire flottait dans la mienne et tout paraissait en double épaisseur comme sur un tableau de Van Gogh. Une douce émanation d’un parfum fleuri pénétra mes narines, puis mon corps tout entier. Des odeurs de romarin et de pins mélangées ont réveillées des images conservées dans ma mémoire. Tu étais là, marchant dans la pinède, quelques fleurs sauvages entre les mains. Le Mistral chantonnait ses refrains les plus connus et tu cueillais des boutons d’or parmi les orties. 

Druide du temps quelle est ta potion ? J’ai la bouche pâteuse et le sang qui fait des boulettes. La nuit tombera dans ma gorge. J’aurai l’âge de la salive qui court. J’aurai l’heure de la seconde qui fourche. J’irai à toi pour m’en revenir à moi tout neuf. Vêtu de transparence, pantalon de branches mures et chemises d’acacia aux boutures persifleuses.

Bah, tu sais le bonheur ne se mérite pas. Il advient naturellement dans la spontanéité de nos êtres lorsqu’ils se parodient des magnificences restées jusqu’à lors inabouties tout au fond de nos chairs à cause des craintes à vivre qui nous stigmatisent.

Tu es et demeures mon excroissance, mon tubercule, mon appendice. Chaque frottement à la paroi de mon cœur se traduit par une inflammation. La plèvre est sensible. Mon cœur, aussi.

De mémoire ta nouvelle adresse est déjà tout un programme.

Il me serait doux de me prendre en mains comme tu le fais. Enfin, s’il est possible d’éviter les orties de la conjoncture. Si l’accès des morts est encore un chemin vivant. Si tes mains sont toujours desboutures où la caresse est un aveu. L’aveu du jour déplié au bout de l’ombre dans laquelle dorment les abeilles. Dans cet essaim de loges sucrées où la pénurie n’est pas de mise.  

J’entends, ici, ton cœur battre dans l’adolescence du renouveau.

De mémoire, tu habites le siège de mes tourments, mais aussi de mes abandons. Je me livre sans doute plus à toi qu’à moi-même. Mais cela n’a pas d’importance. Dans ce cheminement il n’y a que la joie qui cherche sa délivrance, qu’un bonheur en veille fœtale plongé dans la naissance de chaque chose.

Je t’écris avec rien dans les mains. Je dessine les mots avec le bistouri qui crève les abcès, avec la lame des couteaux de la prière veule, et la saillance du chagrin.

Le silence fait toujours grand bruit dans les clairs obscurs de nos solitudes. Il toque à des portes ouvertes, il s’épuise à grimper jusqu’à la parole. Puis, il se tait de trop penser.

L’étonnement se glisse dans les mots. L’écho est là, même s’il surprend. L’aveu fâche l’ébruitement murmuré des soliloques. Une voix parmi les voix retentie, la tienne plus que tout autre.

Publicité
Commentaires
B
Chercher une voix, et entendre son sang tintinnabuler. Chercher un bout de vie sur sa langue et avoir le goût de la déraison tout au fond de sa gorge...
S
Comme le clapotis d'une eau perdue, résonne cette voix qui pourtant t indique le chemin.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 339
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité