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La vie nous impose son halo tectonique, l’arasement de sa création, l’écrasement paradoxal du mouvement, la fusion et la fission du temps qu’elle accorde.
Il n’est plus question de la prendre telle. Il n’est plus question de l’habiter comme une grange secourable, un toit à ma maison. Je veux la débrider, la détisser de son univers infini. L’heure aurait voulue se soumettre à la pendule, mais elle est sortie de sa course, la trotteuse en avait assez de tourner en rond. L’horizon n’a de zénith qu’au fond de tes yeux. Le frisson de peau élague la proximité de toute subjugation. L’amour émarge. L’amour brise le blanc silence de tes lèvres.
La vie se fronce et se déplie. C’est l’éternuement inassimilable du réel qui râle. Il râle toujours de toute façon. Tous les mots humains sont des panoplies ostentatoires, des ramifications intimes, des ignorances logarithmiques.
La larme qui nous enseigne est issue de la brèche. Un goutte-à-goutte qui devient vite un bouche-à-bouche. Une géométrie invariable où chaque angle pique la sphère du langage. Petites piqûres d’abeilles sur tes joues, sous tes pieds.
Le jardin du monde accueille. Nous semons. Nous récoltons. Nos ventres sont des ventouses, nos mains des ficelles. Nos désirs s’accouplent au chaos. Et nous enfantons le désarroi où nous plongeons.