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LA COLLINE AUX CIGALES
5 mars 2011

Toi.

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La femme qui est dans mon cœur a l’âge de la terre. Elle est tout à la fois femme, mère, jeune fille, sœur, enfant et germe d’amour. Elle a tous les corps de semence jusqu’à ceux de la mort des graines trop vieilles. C’est l’amante incontournable, la fleur de bohème, le champ de coquelicots et de papillons, le lait de l’éveil, la matrice des heures pleines de jus, et le chemin des jours heureux.

La femme est ma deuxième terre. Mon terreau d’adoption, mes lagunes sauvages, mes roseaux et mes tamaris bordant ma Camargue intime. Elle souffle dans le Mistral, elle pousse entre deux pierres dans des garrigues alignées aux thyms et à la lavande où se sont asséchées toutes les paroles, où les mots se confondent à l’amour qui mûrit dans les racines, où les parfums se pâment du sucre qu’ils transportent.

 

Tu es mouvements de mes sens, tu es échappée de substance. Tout l’avenir rétrécit à tes seuls yeux, c’est un demain sans date, une heure hors de l’horloge, un instant posé comme une gerbe de joie aux pieds du désir.

Qui ne sentirait pas battre ton pouls ne pourrait connaître le point de ton cercle. Ce point là qui court en rond chantant la durée qu’il retient comme un poème nostalgique où chaque refrain s’efface sitôt la boucle bouclée. Chaque note surgit de l’innombrable pour offrir au particulier de chacun l’interminable harmonie du temps.

La femme que tu occupes est mon tourment, mon accouchement de transparence, mon havre de discordes amoncelées et réunifiées en une seule patte d'oie. Ta bouche mord à tous les sons qui me transpercent. Tes mains sont ma poitrine, tes joues mes narines, ton corps ma déchirure et ma cicatrice. Je te respire et te transpire comme une peau restée mille ans sous la glace retrouve l’air et le soleil. Je décongèle de toi et me répands comme une eau troublée.

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Commentaires
B
Plaisir partagé, jo. Merci à toi.
J
Un éloge comme un "à bientôt", qui cheminerait à l'éternité, tel l'éloge de la folie d'Erasme, indémodable et oh combien d'actualité, et ce, de tout temps.<br /> Ce texte est une merveille, rien n'est à retoucher, tout est à redécouvrir à chaque lecture, et j'en ressors pantoise à chaque fois.<br /> Merci B. C'est un plaisir inoui de venir vous lire.
B
L'ivresse est trop à la moue pour que l'éphémère lui consente ses traits. Cependant, on peut supposer qu'un éloge poursuive sa route dans la conscience du temps.<br /> Merci de ton passage virtu.
B
Merci de ton passage, michèle.
V
Entend-elle cette ode suscitant une telle ivresse?<br /> Bien à vous
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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