Dans l’insolite de l’absence.
J’ai jeté le bruit de mes
secousses devant, dans le jardin, et je dors d’un œil. Lorsqu’ils seront
partis, lorsqu’ils s’en seront allés, je veillerai dans ma nuit, à la lueur du
sourire de tes lèvres, à cette lanterne rose qui retient ta lumière. Les mots
ne seront que des ombres et leurs cannes blanches iront à tâtons repeupler les
silences du coton où naissent les aurores qui s’éteignent comme des rêves au
réveil d’un sommeil castrateur. Ma nuit est un temps imaginaire où reposent les
gestes accomplis dans l’éclat du jour. Un instant saisissable cloque sur l’ombre
et projette je ne sais quoi de perceptible. Mes yeux sont des aventures où je
touche la durée. Mes mains se posent où s’écoule la matière. Je m’achève dans l’éternité
qui s’enfuit, me dissipant avec elle. Et, je retourne bien vite sous la
couverture qui cache la nudité du monde.