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LA COLLINE AUX CIGALES
17 novembre 2010

Joë Bousquet

A prix d’ombre.

Loin des autres, il se trouble. La solitude l'effraie, elle lui apprend qu'un homme n'est jamais seul. Il se salit dans un duel sans adversaire dont la fatigue corrompt les traits qu'on lui voit. Sueur et souillures, il a le goût du mal qu'il fait et n'a même pas le mal dans le sang.

On l'a rencontré nu-tête, couvert de sciures et de salives, il courait en hésitant, les yeux vides. Personne ne reconnaît les chemins où il s'est perdu. Il veut être partout à la fois comme pour y devancer quelque espérance. Vêtu à tâtons dans sa hâte de gagner la rue avant l'aube ; il ne voit pas plus le jour que s'il en était la chute. Avec la fureur d'exister, il ne craint rien autant que d'apparaître.

Il fuit la lumière parce que la lumière lui ressemble ; et, lui-même, il est né de cette ressemblance. Pourquoi se masquerait-il, à tout ce qui s'enfonce, ce lutteur est lié par la haine de ce qui grandit. A peine seul, il sent une menace ; il se cherche, ne se trouve personne. Il retrouve sa vie et elle se passe de lui. S'il veut courir son existence lui fait obstacle.

Marche, on dirait qu'il va faire beau. Rivage ou rocher, lave du flot ou la pierre à ton cou, même un baiser des mers, tout ce qui prend une forme se pénètre d'un devoir. Tu as craint l'eau dont on n'apercevait pas le fond et les endroits où le jour s'était noyé pour te donner tes jours.

Pleure, pleure ta nuit blanche de larmes, tu portes ton mal sur le visage et le matin que tu déchires est entré dans ton cœur.

Pleure, forme qui brille sur l'ombre humaine que tu es, tes yeux pleurent une autre clarté de qui ton visage et ton corps promènent l'ombre tremblante.


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Commentaires
B
JJ : Merci de ce complément.
J
L’ENNEMI DE DEMAIN<br /> <br /> Rien que de très banal<br /> <br /> Rien qu’une maison jaune<br /> <br /> d’où sort à demi une femme de rien<br /> <br /> Qu’un homme déchiré par la colonne vertébrale<br /> <br /> En 14.18 où les meilleurs amis<br /> <br /> pouvaient exploser- littéralement-<br /> <br /> à côté de soi<br /> <br /> Rien que les oiseaux de Fra Angelico<br /> <br /> Rien qu’un palmier dans une chambre de malade<br /> <br /> Rien que cet ennemi<br /> <br /> celui que je crois être demain*<br /> <br /> * Joë Bousquet
S
Tu déroutes ma réflexion.. Pensées poétiques.
B
Mais, Sedna, le perdu, c’est ce qui recommence !
S
Quand l'ombre et la lumière s'acoquineront, je serais là, B. pour te dire que rien n'est jamais perdu.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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