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LA COLLINE AUX CIGALES
5 avril 2010

Dans la veille de soi : le frôlement.

picasso_la_femme_nue

Cependant nous parlons à nos mains, cependant nous nous récitons comme des gestes appris à l’insuffisance des mots, cependant nous tournons et virevoltons comme des faces souples et légères à l’écumoire des échos vidés du vacarme.

Tout juste là sur le bout d’un horizon qui offre à l’audace des parcours de fin du monde et qui laisse à nos enfances des parfums de sucre acide. Tout juste dans le discernement des consciences qui se convertissent en désir. Tout juste là comme une graine dormante dans l’obscurité de nos terres. Enfouis, nous restons aux surfaces des heures qui nous inondent.

L’intention guide. L’objet de la décision et la cause de l’objet, ensembles et confondus dans une obscurité des fonds de mers. Dans un malentendu de bris de glace, dans l’incompréhension des élans qui portent plus haut et plus loin qu’un simple ciel chapeautant des fragments lointains d’étoiles déjà mortes et dont le point de lumière survit encore un moment.

Résidus insoumis. Dans la présence de l’inexistant, fluide comme une source, court à notre insu la sphère émotionnelle qui pimente la salive de nos intérêts à vivre et nous gorge du goût du feu. Tournés vers, ouverts à, mouvements incontrôlables : nos intérêts crachent et jaillissent comme des volcans en fusion.

Tes yeux déchiffrent dans les miens l’intention qui me mène à toi. Nos corps traduisent la perception. Nous sentons nos âmes se dissoudre et nos cœurs soufflent nos nécessités. Le besoin creuse nos chairs et cherche une issue.  

Nos mémoires s’agitent comme des terres labourées où toute une vie cachée fuit la lumière. La possibilité de se perdre est rassurante. La possibilité de s’effondrer de sa propre présence, la proximité de l’irrationnel, la chaleur diffuse qui colle à nos chairs nos peaux moites comme des couvertures transpirant des deux faces ouvre l’absence comme s’ouvre un parapluie. La carence dépouille les paupières de leurs rideaux de velours. Et l’on voit au-dedans le fourmillement d’étincelles et la longue file d’attentes corrompues par l’attente suprême elle-même. L’absolu n’est plus un projet mais une déchéance béante où suinte par bouffées le bafoué comme un outrage à la nature de nos élans. L’inconscience désarçonne le souhait de maîtrise et des halos de fumée grimpent aux sommets de nos neiges éternelles pour muter dans une transcendance qui délivre nos sens à l’insurgé, à la rébellion, à la résistance et à l’émeute de nos actes devenus des coups d’épée. Nos corps deviennent des projectiles. Et c’est projections contre projections que nous nous pénétrons par-deçà nos petites existences.  

Chaque baiser est un coup de couteau qui éventre l’illusoire représentation de l’autre. Chaque caresse déchire le mouvement qui voudrait proclamer nos êtres, chaque douceur nous conduit au bord du gouffre de nos intentions. C’est dans une perte d’équilibre prodigieuse que nos frissons nous allient à une sensation d’unicité incoercible. Toi et moi d’une seule onde contraire et pourtant indéfiniment égale dans une larme de joie qui ne coule pas.

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Commentaires
V
"une larme de joie qui ne coule pas."
I
un baiser alors:)
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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