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LA COLLINE AUX CIGALES
20 février 2010

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Percevoir. Apercevoir, discerner, concevoir… un dîner d’étoiles grillées au barbecue des sens laisse au palais un goût d’herbes fraîches. Les yeux n’y ont vu que du feu.

Balade, promenade, la perception est un manège où l’enfance cherche à attraper le pompon. Ça tourne et ça tourne… le tournis dévale comme une pierre précédant l’avalanche. La forêt dans son silence sourd se replie comme une étoile de mer qu’on effleure. La dégringolade est proche.

Ce qui roule dans l’éboulis crevasse les terres comme des vagues houleuses portées par le vent dont on ne sait d’où il vient. L’air dans sa brisure se confond aux transparences claires de l’invisible. Tout s’effondre tranquillement dans une tempête emmêlée au vertige.

Percevoir tout en échappant à la raison laisse croire à la sensation qu’elle mesure. Ce que le cœur appréhende n’a pas de nom. L’homme lui en fournit un comme un alibi.

Derrière, tout au fond des précipices, le tumulte s’ordonne dans des chaînes mathématiques prêtent à justifier au réel toutes formes d’explications probantes. Du noyau de toute façon personne ne sait ni le tremblement ni la cause dite naturelle du phénomène.

Là encore le mot interfère pour venir témoigner d’une poignée de sentis incertains et grandiloquents. Tu ne peux manger à la foudre et en dire l’éclair qui brûle ta langue. Croire le feu qui brûle jusqu’aux mers, jusqu’aux océans de partage et habiter la mort à laquelle tu as donné l’apparence du vide inanimé ne te confère aucune garantie à l’interprétation que tu en fais. Faut bien s’accrocher à une raison aussi saillante soit-elle pour échapper provisoirement au noir qui avale la lumière.  

Tes mains cherchent ce que la parole ne sait dire et ton corps se jette dans la désespérance avec la tonicité et la puissance du vivre. A palper l’effroi l’acuité s’appelle misère. A descendre en toi au centre de ta fournaise, tu en as oublié la corde pour remonter. Te voilà tout au fond à crier et à hurler au soleil de ne pas t’abandonner. Le noir te fait peur. Et la vérité s’enfuie comme des serpents délogés de leur gîte. Ton refuge à toi est dans l’amour que tu estimes sauveur des déluges. Aimer est le nom que tu donnes à ce qui te semble être et avoir la seule occurrence entre ce qui existe sans toi et ton centre de gravité.

Tes yeux sont ces serpents sortis de leur refuge, tes mains sont ces capteurs qui te donnent la vue de l’invisible, ton amour est le dérisoire fil qui te relie à la vraisemblance d’un monde où se dilue inexorablement ta capacité à t’enregistrer aux tempes et aux pouls d’une dimension si inimaginable que tu ne peux l’habiller de tes prérogatives exclusives à vouloir dépasser une condition minimaliste de tes sucs.

Que reste-t-il d’un désir qui n’a connu que le caprice à vouloir ? Que reste-t-il au fond de ta gorge après avoir dit je t’aime ? Que reste-t-il de toi après la mort souveraine ?

Dis-moi encore je t’aime pour que ma mémoire intercède en faveur du rêve qui t’a donné le jour comme on donne du pain à ceux qui ont faim. Comme on donne de l’eau à ceux qui ont soif. Nos déserts sont nos plus belles clairières. N’est-il rien de plus magique que de s’aimer sans rien savoir de ce qui nourrit son sentiment ?

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