Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
26 janvier 2010

Frankétienne

« Je m’invente des chemins fous.
Je m’exerce aux mirages.
Le réel revient en court-circuit, m’assaille de litanies et rejette à mes pieds mes bagages d’accablement.
Immobile dans mon étymologie, je varie mes harmoniques, je renforce mes défaillances, j’appréhende mes ambiguïtés, je décape mes erreurs jusqu’à l’imaginaire écorché pur et je soigne mes amours terminales. »

- Anthologie secrète, Mémoire d’encrier, Québec, 2005 -

« Que pourrais-je écrire que l’on ne sache déjà ?
Que devrais-je dire que l’on n’ait déjà entendu ?
J’écoute ma voix baroque dans le miroir de litanies sauvages [...]
Je m’envertige à contempler ma ville debout
hors des vestiges de l’ombre
entre pierre et poussière
entre l’or invisible et la boue des ténèbres
entre ordures et lumière
je nage inépuisable
je suis de Port-au-Prince [...]
Je conjugue mes cauchemars et je module mon insomnie à ma façon. Ma ville en moi. Au fond de moi. Dans ma tête. Et dans mes tripes. »

- Anthologie secrète, ibid., p. 97 -

Publicité
Commentaires
F
« Je suis d'un autre pays que le vôtre, d'une autre quartier, d'une autre solitude.<br /> Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J'attends des mutants.<br /> Biologiquement, je m'arrange avec l'idée que je me fais de la biologie : je pisse, j'éjacule, je pleure.<br /> Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés.<br /> Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...<br /> La solitude...<br /> La solitude...<br /> Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin.<br /> Si vous n'avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et...<br /> La solitude...<br /> Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d'arrêt ou de voie libre.<br /> Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...<br /> La solitude...<br /> Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...<br /> La solitude...<br /> La solitude...<br /> La solitude, la solitude, la solitude...<br /> La solitude !<br /> Le Code Civil, nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties. Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité.<br /> La lucidité se tient dans mon froc !<br /> Dans mon froc ! »
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 339
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité