Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
27 novembre 2009

E - 015 - Aux leurres flottants.

Nu_96_97_04

Dans le chahut et la turbulence, le désordre du nu éclabousse la part égarée de l’enfance vierge éphémère d’une ile souterraine enfoncée sous les mers.

Un fleur de peau où s’évapore le frisson dépeuplé de toutes charges. Une chair vive réactive au moindre souffle, au moindre effleurement.

Témoin toujours décalé d’une architecture dont les fondations sont si lointaines que nos résistances ne sont que des sursauts essoufflés.

Nos solitudes sont complices du silence énigmatique de nos sources singulières. La carcasse des mémoires délivre le sang des errances muettes où se perpétue le temps comme un miracle ou un poison. L’oppression douce n’est qu’un frisson.

C’est du bout des lèvres que l’attente jacasse, c’est aux jointures des coutures qu’elle suinte comme une marée aspirée par une lune pleine.

Se sentir vivre dans les mots se sentir exister de la blessure. Venir ou revenir de cet ailleurs intemporel que la langue traduit de nos veines nourricières, à l’à peu prés des sons, à l’inexpérience du mot phagocyté dans ses principes d’ensemble, de généralité, de globalisme.

Nos ruines sont nos terres les plus fertiles, celles de la permanence et de la continuité. Nos voix et nos cendres mêlées et cachées dans l’aberration de nos neiges éternelles, dans les glaciers qui ne fondent jamais inébranlables.

Conditionnés au pire, nos langues cherchent à s’aguerrir du silence qui les porte. Nous avons tant à nous dire et à apprendre de ce qui se tait en nous. Nous baignons dans les eaux grumeleuses de nos cumuls, dans l’assertion d’un patrimoine dont nous ne sommes que des locataires de passage, des vagabonds, des troubadours.

Nous baignons dans les réserves de vie où se sont déjà partagées toutes les foudres.

Nous sommes cette nuit du monde construite dans la lutte et l’urgence pour que l’aube nous parvienne exaltée et nous extirpe du naufrage. L’instant de conciliation comme une béatitude pleine nous délivre de la distance qui nous sépare de nous-mêmes. Le temps d’un hoquet, d’un sursaut vain, d’une esbroufe de sursit, avant de replonger inéluctablement dans le chaos de nos inventaires labyrinthiques.

Nous habitons la voix que nos gorges ont expulsée après l’avoir sculptée aux ciseaux de nos terreurs.

Nos égarements hurlent la vie qui nous transperce comme une flèche de lumière déchire les sanglots de nos âmes, pleureuses essoufflées des soupirs de lassitudes. Il y a collision entre un réel pugnace et la promesse du temps agenouillé à nos rêves sans fond.

Publicité
Commentaires
A
Soufflée une fois de plus par la puissance évocatrice de votre écriture .
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 326
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité