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LA COLLINE AUX CIGALES
10 novembre 2009

E - 004 - La bête humaine.

ModiglianiNuAssis_copie_1

Que de voix qui entourent, que de bruits et de fracas.

Dans cette existence on ne réalise jamais ce que l’on veut. On se réjouit ou pas de ce qu’elle nous propose. Aurions-nous satisfaits nos envies de fracasser ce qui nous terrasse qu’il nous reviendrait à l’esprit des doutes ou pire des culpabilités d’avoir commis à un détail prés un acte de soulagement, mais un acte réprimandable par nos morales incestueuses lorsqu’elles se déploient frugales et bestiales dans la cruauté.

Que de musique qui veillent en nous comme des bougies, que d’innombrables malentendus qui obstruent le réel consommé. Serions-nous seulement des bêtes de Sodome que nous nous renverserions, la bouche pleine d’ignorance et le regard promptement fiévreux, dans un désintéressement sans correction possible. Même sur le flanc, la tête courbée, le corps dans son dégorgement, l’animal qui nous possède roupille à faux et fait mine de dormir.

De vagues compromis rassurent nos volontés de dominance, d’auto-dominance. L’immaîtrisable étant recueilli comme une déficience à laquelle on s’empressera de donner le nom de faiblesse ou mieux de vulnérabilité afin de faciliter l’absorption et la complaisance qui nous traduit dans une acceptation molle et fourbe.

Nous sommes ce que nous sommes et nos défauts nous les balayons d’un revers, d’un soufflet. Nous n’avons d’ailleurs des défauts uniquement parce que les autres existent. De nous-mêmes, nous arrivons toujours à nous accorder dans une suffisance, dans un défraîchi, dans une absence de nous-mêmes.

Et quand bien même, nos raisons voudraient nous cisailler, nous raisonner, nous ouvrons une brèche dans le noir de la nuit pour y cacher l’infâme qui dérange. Et nous dormons du sommeil des justes en incisant la vérité et le savoir qui nous feraient supposer que nos gènes ne transportent pas seulement du désespoir et de la misère mais aussi une cruauté bestiale qui nous échappe.

Nous savons tous, nous excuser de nos vulgarités réactives et de nos infamies actives. Nous évoquons l’amour comme un projet, tel un défi, un désir à parfaire nos incapacités, à améliorer notre sort. Nous aimons d’ailleurs que lorsque nous avons d’abord appris à souffrir. Si nous n’avions nulle difficulté à vivre, nous n’aurions nul besoin que nos sentiments se nourrissent d’émotions et nous nous incarnerions en statues sur des stèles immobiles avec des symboliques immuables. Or, la vie est mouvement permanent. Or, nous muons, nous nous déplions chaque jour comme des rubans de tissu de nos rouleaux à habiller le monde. Or, nous aimons d’une seule respiration, d’un seul souffle et nos bouffées sont les syllogismes de nos êtres. Nos antagonismes sont les forges puissantes de nos chemins matriciels vers la félicité. La bête qui est dans le regard de l’autre me dévoile et son silence perce mes rugissements.

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Commentaires
B
Oui, Boris, tu as parfaitement saisi le sens de mon interprétation. <br /> … Et nous dormons du sommeil des justes en incisant la vérité…
C
"Dans cette existence on ne réalise jamais ce que l’on veut. On se réjouit ou pas de ce qu’elle nous propose." Combien ce regard me semble juste et précis. Tout comme serait trouble et faux de croire que ce qui arrive comme désiré est effectivement comme désiré...
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