P80 - A ta courbe.
Je dors sur le rebord de ton ombre
Je me roule dans les bras de la nuit
Il est l’heure des infusions clandestines
L’arrogance est plus loin piteuse dormeuse
La clarté est semée comme des orties
Mais plus rien ne griffe et ne pique
Le feu fait le joint du jour
Le silence est sous la paupière
Ton visage presque immobile
Et par les fentes de tes lèvres
S’envolent des étoiles muettes
Où se déploient les fleurs de notre tisane
Je dors dans l’ombre qui épouse tes formes
Dans le rayon que la lumière a oublié
Dans le fuseau qui t’accompagne
Plus clair encore qu’une aube de lune
« Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards. »