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LA COLLINE AUX CIGALES
28 juillet 2009

→ 96 – D’un autre âge, d’un autre lieu.

arton382

Devenir la poussière de bonté de ce que j’accomplis de meilleur. Rester collé à l’argile que ma vie aura foulée tel un vagabond usager des terres malignes et singulières, voilà la seule détermination que le hasard des sentis m’aura inculqué. Pénétrer le trouble qui m’aura fait et défait toujours du même tissu, de la même pate à briser la solitude en une poudre venimeuse incubant jusqu’aux racines indubitables du cœur, voilà à tes yeux de lecteur mon aveu sans ambages de naufragé du destin d’homme. Que de ce destin de pacotille, mon être compatissant avec lui-même s’enfourchant aux mémoires de vie que les hommes se construisent, soit la résurrection des fibres de l’existence unitaire dans la reconnaissance de la pureté de ce monde.

Depuis la naissance l’affranchissement du vulnérable a été le combat de mes plaies à dire le jour comme une confidence intime baignant dans l’orifice maternel des séparations et des sutures aux milliers de cordons ombilicaux qui jalonnent les chemins et les pentes qui vont se jeter aux rivières d’héritages sauvages. Dans le trop plein des inconstances des lumières qui clapotent de l’intermittence des sentences à se répudier de l’estime que l’on se porte. Dans le pardon des acceptations contre nature et dans la confusion des incompréhensions imbibées au souffle qui n’engage que l’air que l’on respire.

Seul de tout le monde, grimé du registre des mentions culturelles, jamais plus seul que son propre désarroi. C’est à l’inadvertance et au grotesque que je dois mes plus belles conquêtes. Usurier des aventures qui exilent au-delà de mes propres frontières, en proie à la beauté des chants et aux archipels de cocagne, je me suis suivi de cet accident qu’est la naissance.

De la graine qui se développe pour donner vie à un fruit jusqu’aux racines imprégnées à la terre nourricière, tout ne germe pas ou tout n’a pas l’importance de la tige. Tout ce qui meurt sitôt après avoir donner vie laisse l’empreinte d’une amputation à laquelle chacun s’emploie à inventer la greffe. Chaque bouturage nous ressemble.

J’ai cru en la puissance des heures de granit alors que toute matière temporelle survole la dureté qu’elle emprunte. J’ai cru aux feux et à la soif des prisons que le corps se façonne, alors que sa défaillance m’a nourri des perditions les plus suaves. Ma conscience n’a d’unité qu’avec la contradiction qui l’éclate. Chaque montagne a un pic et un socle, l’arpent demeure ce qui les relie en obstacles ou en douce joie. Les versants de ce que je ne suis pas pourraient sans doute métamorphoser la rudesse des douleurs en charpentier des toitures ouvertes aux étoiles. Déficiences heureuses qui conduisent les extrêmes à se rejoindre. De la plus grande misère j’ai bu la plus grande beauté sans pour autant m’adjoindre à l’idée que le bon n’existe que parce le mal lui permet de rebondir.

La vie a dépassé les gangues du foudroiement de l’existence, elle susurre au comble des épreuves ce que l’âme dépassée porte en elle comme un triomphe. Il incombe à la chair d’être la plaie vivante et aux cicatrices de témoigner de la survivance de ce qui échappe. Je demeure la défaillance que j’ai choisi d’habiter. Il y a dans mon être l’impossible comme une donnée, un argument au périple qui m’habille d’ordinaire.

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