→ 95 – Là maintenant…
Des mots ordinaires glissent des bouches pas moins ordinaires… des silences impardonnables suivent le caquètement. L’heure soutien l’être à l’exposition de sa peinture. Miroir sans fard des abandons que même le renoncement ne veut pas prendre. Ordinaire comme un quelconque insignifiant qui donne le goût du dégoût des ombres. Le murmure grime le mi-voix comme si le simulacre pouvait faire oublier l’infirmité de soi. La parole est alors comme une erreur de signes, un alourdissement redoutable où se perd la sensation. Comme dépossédé de sens, le cœur silencieux offre le spectacle de sa catastrophe. Vulnérable bavard interrompu par sa propre faiblesse, il faudra combien de langues ouvertes pour le ressusciter de sa coupable vie ?
Là, maintenant, des mots ordinaires insufflés par l’ordinaire… dans la terreur d’exister au creux de la peur. L’entêtement laboure le péril au final de l’ignorance. Nulle connaissance ne pourrait suppléer à la déroute de ce pourquoi je vis... je suis condamné à la déshérence de mes os. A se croire maître de son orgueil c’est le sang qui aboie à l’existence.