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LA COLLINE AUX CIGALES
20 juin 2009

P74 - À l’amas du dire qui dure.

Pierre après pierre le mur s’est monté, pierre après pierre le mur s’est effondré

Muraille d’un seul tenant empalé dans le sol qui serre ses dents,

Mur accroché au vent qui bourrasque et tourbillonne,

La pierre aiguisée par l’eau qui sculpte et cisaille,

La pierre agglutinée de glaise rouge où chaque pierre est un trophée,

Une annale, un parchemin, une trace.

Pont de pierre aux angles saillants réunissant l’effort et l’urgence

Aux recours et aux appels : lamentations !

Pierre d’usure devenu couteau, pierre de roche marine

Jouant avec les algues, lichens d’armoiries humaines,

Fourmillant de vert et recouvrant le dur qui se cache.

Petit muret rempart des saisons, paravent de culture qui s’éboule,

Pierre où se séparent d’un coté la blancheur des laines

Qu’il faudra tisser et de l’autre l’horizon à la blancheur des nuages

Qu’il faudra souffler pour atteindre le bleu.

Le bleu de ta croûte, le bleu de tes mains

Qui sauvageonnes jouent à la campagne et plient le temps

Où s’époumonent les murs qui grossissent

Et qui s’effondrent de leurs béances à s’élever.

Tient, prends ma langue et fais-en un crochet !

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Commentaires
B
passante, merci de ce joli texte où l’éphémère ne dure pas de sa répétition mais de son prolongement. La pierre est lointaine et la terre toute proche.
P
cela me rappelle un texte que j'avais écrit en Turquie <br /> <br /> "L'appartement avait une lumière vive de grandes baies vitrées des collections de pierres ramassées dans les champs alentour-par les anciens locataires suédois- des pierres entassées dans des vitrines........................sur le rebord des cheminées....................................<br /> des ammonites spiralées calcaires...................................<br /> des pierres de lune étrangement<br /> muettes qui dissimulaient aux regards leur vie profondes captives pour un temps des convoitises humaines.<br /> Pierres mélancoliques volées aux étreintes de la terre près du lac Eymir, certaines gardaient trace de leur sauvage existence<br /> Raturée par le temps Leur nudité portait encore l'odeur du vent dans leurs ailes de sel,<br /> elle disait le soleil timide qui dévoile les cris d'oiseaux et les odeurs humides de la terre ....................le lac immense bleu d'hiver dans la montagne. Les pierres celles-ci ou celles-là D'ocre et de lune chassées les jours de froid, l'hiver."<br /> <br /> Excuse ce long com en écho à ces mots du dire qui dure et se perdra un jour <br /> bien à toi
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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