→ 26 - A l’aube.
C’est dans la fragilité que tes yeux ont le plus de force. Regard porté aux colmatages. Regards portés aux douleurs qu’il faut éteindre.
Chaque jour davantage tu sculptes dans l’ivoire des heures ta conviction à te livrer. Il faut te remettre à la bataille des mots que l’autre aura posés comme une huile glissante à la croisée d’un chemin. Il te faut éviter le dérapage, le plat du ventre, les mains moites des refrains à quatre mains, les gifles de silence qui claquent comme des cordes tendues d’un coup sec.
Dans le poudrier du temps la lumière s’aimante d’une arrogance juvénile, l’audace surgit comme un pan déploie sa parure. Vulnérable humaine, la grimace s’essuie sur les bouches immobiles et la poitrine rebondit de ses trous. Il faut avaler les gouttes éparpillées des rires qui repoussent. Tu n’as pas besoin de l’éloge de vérité pour oindre à genoux les mots tiens et exulter ce qui t’est juste. Tu n’as pas besoin des fuites circonstancielles pour que tes yeux harcellent les débâcles et mangent l’angoisse enfoncée dans les rêves intimes. Pour vivre de toi, tu (re) pénètres en ton volcan.