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LA COLLINE AUX CIGALES
13 mai 2009

→ 20 - Mnésique.

No2_HENNER_hautedef_DS

Exilé des fantaisies aux caprices des langues, dans la traversée et le dépassement des paroles où voyagent les âmes, l’imaginaire comme une tête chercheuse soulève les limons où se sont déposés dans la solitude déportée, le reclus de soi. Dans les vestiges, le proscrit s’écrit en toutes les langues. L’amas agglutiné expatrié au fond de soi épouse dans le ralliement des cris d’outre-soi, la mélasse argileuse où le monde se représente. L’angoisse à tirer ses rideaux. La peur infiltrée diffuse sa joie à faire tressaillir la bonté hantée de périls. Irréversible ton cœur est une outre marine retenue au fond de l’océan et tu piailles le récit des sables qui ne connaissent pas la lumière comme une enfance que le noir augmente à l’étendue de ses effrois.

En toi la présence des images des choses sensibles en l'absence de leur matière. De ce sommeil à l’éveil sans figure, contrefait de la représentation et de l’illusion des fourberies de la pensée, tu t’ajournes des sens pour en bâtir d’autres plus judicieux, plus indéfinis et tu les nommes création pour t’assurer que tu es bien le crayon qui les a dévoilés.

Le sensible investi l’espace, l’haleine du regard aux abords du perceptible de la vue, du goût, du toucher, de l'ouïe, de l'odorat, au corps tout entier qui se meut dans une mise en scène de sa constitution totale. Et puis, la saisie des choses se réalise aussi dans la transfiguration, dans la captation de ce qui échappe aux sens, par le rêve et l'éveil à ce qui se réserve, de ce qui se préserve en dehors de soi dans une mnésie collective sans appartenance au nominatif de ce que tu es. L’amnésie provient de cette béance à laquelle tu n’es pas convoquée tel une présence unique, mais dans l’appartenance au magma peuplé de la multitude des êtres vivants. Il te faudrait creuser aux racines des foudres pour voir se dessiner la silhouette de ton seul caillou. Ta présence transcendée par le multiple qu’il te faut réunir en ta radicale nature laisse à ton imaginaire le soin de rassembler le verbe et le sujet. Tu es l’exil lui-même dans son autonomie.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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