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LA COLLINE AUX CIGALES
2 mai 2009

→ 02 - le vide mémoire.

Bain

Je vois le jour qui chine dans tes hésitations la pudeur que tu lui as consacré. Il vient charmer jusqu’à tes plaintes pour que tu lui accordes tes faveurs, t’obligeant à effacer les pannes qui te retenaient engourdie dans le sommeil de tes maux et de te querelles. Tu lui as souri comme les papillons épousent de leurs ailes légères la souple brise des courants que l’air ondine sur les tempes d’une aube douce installant calmement le soleil aux abords d’un ciel pur et sans nuage. Sans le savoir tu lui as encore confié tes espoirs et tu te plies à deviner les présages qu’il pourrait te signifier. Hier n’a pas été de tout repos et tu t’étais pourtant jurée de ne plus acquiescer aux promesses trompeuses que ta confiance porte aux heures blanches qui déplient leurs voilures comme des navires en partance vers de nouveaux horizons. Ton désir se lubrifie aux instances des peut-être qui ravivent cette folle volonté qui cherche toujours à unifier les rêves aux flagrances d’un réel obstiné à n’en pas découdre avec l’insistance des envies. Tu as pourtant archivé dans ta chair les douleurs cuisantes des combats perdus sur le fil saillant des rigueurs, tu sais l’empreinte des mémoires qui te maintiennent comme une ancre au fond de tes océans. Mais il ne peut se résoudre à un quelconque renoncement ce bouillonnement qui parcourt tes fibres. Il fait chavirer tes forteresses tendres et tes remparts cimentés de rectitudes. Il défie le temps et te défie toi-même lorsque tu te blottis dans le contre-jour des attentes prolongées et patientes. Ce désir ardent comme une braise sans cesse ravivée c’est ta vie, c’est ce royaume de parfums sucrés que tu habites, c’est ce poème de sang mêlé aux visages du cœur des hommes qui te fait sortir de la mort pour tenter d’apprivoiser le bonheur déchiré des siècles de chimères. Tu t’es dressée aux cimes de tes peurs et des rancunes restées tapies trop longuement sur le sol de tes désespoirs, aussi haut qu’il t’es possible, aussi désespérément qu’une lettre jamais postée, aussi droite qu’un trajet d’éclair, debout comme un arbre de prouesses et de vœux, dans un face à face avec tes rêves les plus audacieux. Tu prends dans ta main tous les oublis fracassés aux tenailles des destins d’étaux d’acier et tu déloges le poids de marbre qui écrase l’amour pour lui offrir le risque du dénuement des os et des gestes. Nos corps s’épongent des morts agglutinées dans nos entrailles de macabres, nos peaux se désenclavent des torpeurs frigides que nulles audaces n’avaient sues rendre à la souvenance du vivre et nous boitons encore un peu de nos résurgences funestes avant qu’un baiser nous installe sur le toit du monde. Nos ventres deviennent alors la caverne de nos émotions et nos laits coulent comme des torrents joyeux qui scellent de leur eau pure le murmure des coulis que nos âmes ont préservés pour cette rencontre. Nos mémoires se vident dans le silence de l’autre et nous avons la sensation d’être des géants.

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http://www.youtube.com/watch?v=jmH7rARXhFQ
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