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LA COLLINE AUX CIGALES
13 avril 2009

C081 - Avant après.

Christies_Schiele

C’est dans la limite de sa propre solitude, dans ce trou noir béant d’insignifiances, de détresses sans appel, de plates exigences naufragées au bout des horizons sans mémoires. C’est dans le tourbillon d’incertitudes lassées de désenchantements, de détresses bridées des vides qui sommeillent comme des lanternes sans feu. C’est dans la perte diffuse, l’abandon irrévérencieux, la lumière absente.

Aux creux du jour sans langue, sans parole, sans geste. Aux creux de ce qui se tait immobile, inerte et cependant fuyant. Là où repose ce qui précède au désir, ce qui ébranle les forteresses, les sans issues probables, l’entêtement des heures sans durée. Aux creux de médiocres défaillances sans compléments possibles, sans parenthèses de survivances, sans souffles incurvés de témoignages conçus de la reconnaissance des litiges et des déboires du temps. Aux creux de la pureté pliée dans le deuil de l’innocence, dans le grain de l’infini devenu talc sur le dénuement des ombres, dans la poudre de ruines phosphorescentes, dans l’embrassade des contre courant que rien ne soutient, dans l’éloge du rêve qui s’extirpe des songes pour rejoindre l’accueil juste des méconnaissances de l’origine des tremblements.

La vie en perte d’haleine se dédommage de ses carcérales attributions au débit de ses sources. Elle se cambre comme un cheval de blé que la mer vient recouvrir. La résignation des vagues à répéter le roulis des révoltes de ses insuffisances recouvre puis efface son insolence à vouloir rugir de ses misères insoutenables. Tout est à la merci de son infini chagrin à ne pouvoir s’altérer du définitif de la mort. La vie mourante est celle de l’unicité qui rassemble le jour et la nuit sur la même ligne d’horizon. L’union des âges, egonschielecrouchedwoman1918l’union des échecs et des gloires, l’union des rires et des pleurs, l’union des étoiles et des cratères volcaniques. C’est dans l’accès à sa mort que la vie se retrouve, dans un lieu où il n’y a rien à dire, rien à faire, rien à subir, rien à taire. Et quand on voudrait lui dire le précaire, le fragile, le vulnérable, elle se renverse, fière comme une maîtresse indomptable. C’est dans le remerciement de la prière que l’existence perpétue à s’abreuver des rixes continuelles qui flagellent l’égoïsme et que se mesure la satiété impossible des hommes et du monde. Une braise est restée au fond du silence et nous parle d’inconnu.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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