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LA COLLINE AUX CIGALES
5 avril 2009

C071 - Elle tient en sa main…

titien_titian_venus_anadyomene

L’instant s’est renversé sur nos peaux, dans nos lignes allongées. Aux creux froissés de nos rides de doutes dissimulées, dans la cassure du temps, là où plus rien n’est rigide et contenu. Dans la chair partagée plus haute que les cimes où le geste vient s’asseoir, plus élevée que nos pâturages d’herbes hautes coiffées des soupirs du toucher des âmes. Ses lèvres appuyées au vent qui me traverse, ses joues parées aux tornades d’aveux qui coulent comme des sources cachées par la forêt, ses yeux ouverts comme des fuseaux de patience où se plante l’aube comme un arbre tendu vers l’immensité ; elle tient en sa main le cœur de chaque prémisse, de chaque consultions douces et parfois amères.

Tout est vérité avant d’être mensonge. Tout est désespoir avant d’être une caresse claire de devenir. Vérité véritablement insoluble, le vraisemblable s’exécute à la pensée aussi fixement qu’un piquet planté à la dérive d’un sable mouvant. Comme si le vrai était la métamorphose d’un juste qui n’a pas trouvé sa place, qui n’a pas trouvé où se loger et qui erre au bord des précipices d’injonctions insoutenables. Dire et faire s’éternisent à s’adjoindre sans y parvenir, l’acte à la rigole de la pensée, le geste perdu dans la parole que le mot cherche à produire sans effet apparent. Aux oxymores du lâcher prise, le libre arbitre s’effondre de ses vertiges qui humanisent. Le devoir est alors une règle sans règle et la compagnie de l’air une brûlure sans appel. Je me rappelle à toi comme tu te rappelles à la présence de ce qui nous fait être. La confiance ne se démet du jour que lorsque le ciel s’effondre et tu tiens en ta main le jardin de solitude que la lumière acclame et que le monde reçoit. Oui, elle tient en sa main l’heure qui n’a pas existée, le temps inhabité de ce qui s’oubli en nous sans que rien ne puisse s’accommoder.

Que dire de la vérité… J’ai les yeux blafards et l’incertitude qui gronde. Loin de moi, l’idée d’une trahison. Je cherche ce que je ne sais pas de moi et qui me répudie à être un autre moi-même. N’est-ce point dans son opposition que l’on peut trouver la réponse éphémère de son propre tremplin ?

L’inconvénient de vivre c’est la mort qui entoure la vie, l’inconvénient de la mort c’est sans doute le baiser du mouvement qui nous traduit à être et je ne suis que distant de moi-même. Délogé des réponses toutes faites, démuni des causes qui sifflent à la détermination d’accéder à l’étanchement des fibres que je n’ai jamais habitées. Le seul repère de mon cœur est dans la passion qu’il enregistre.

Tu occupes mes heures oubliées dans lesquelles je me perds à savoir où je suis. Il n’y a que la raison pour trouver des excuses là où la vie s’invente. Dans le trouble de l’étendu seul le point achoppe la conscience de l’isolement du senti et c’est dans ce qu’il renferme que la transcendance peut offrir la saveur d’un silence illuminé. Je crois. L’œil est la forme subjuguée au réel qui offre au langage du cœur ce qui se déploie des horizons figés.

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Commentaires
B
@ birdy : Merci à tes yeux flâneurs.
B
@ If : j’espère ne pas avoir contrarié ton matin.
I
tout est vérité avant d'être mensonge,voilà ce sur quoi se posent mes yeux ce matin<br /> bon dimanche à vous
B
Quel beau texte, belle écriture.L'arrêt fut long et le plaisir intense dans la lecture qui a eu prise sur un temps qui vous a été destiné.<br /> Merci
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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