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LA COLLINE AUX CIGALES
1 avril 2009

C064 - L’avènement qui déclos les paupières.

renoir10

Une vigilance mise à sac dans l’événement en devenir…

Je caresse à l’aveugle ce corps nu qui m’inonde

Sans saisir de l’artefact le réel chétif mais insoumis

Un instant j’entrevois ce pourpre de vaguelettes

Des espaces qui m’échappent et me fascinent

Un instant réduit à l’immensité

Un instant tremblant à l’épouvante des possibles non examinés

Comme si j’avais oublié de faire ou de dire le geste qu’il aurait fallu

Prisonnier d’une prudence sans faille d’une audace précautionneuse n’allant jamais au-delà des bords

Toutes respirations demeurent inachevées et les plis de l’air renferment et enserrent de manière à ce que jamais je m’atteigne vraiment

Il y a un vide entre moi et la vie

Une ligne de démarcation, un Gaza d’infortune, un mur où se lamentent les sauts qui ne peuvent bondir

Seul l’éclat parvient à surgir

Il est l’avènement, il est le sursaut des frontières, il est le détroit où poussent les îles comme des confettis de repentance ou de résilience

Des îles longitudinales où se défrichent à l’effort des sentis les émotions qui bouleversent

Des îles de tonneaux à la mer qui relient les terres sauvageonnes sur lesquelles naissent les fleurs inconnues, les fleurs sans nom, les fleurs innommables aux parfums enivrant des sirènes, aux attirances qui déchirent le jour pour nous laisser nus à la transgression qui nous dévoile un vocabulaire éternel

Avant de naître de moi-même, j’ai connu l’embrassade des rives d’une seule terre, d’une unité parfaite où les marécages étaient dans le ciel et où la mer n’était qu’un gaz d’urgence enfouie aux mélanges des ténèbres

Et dire qu’en voyant seulement tes yeux, je vois tout cela

La contraction est telle que j’y sublime le miniature de mes lexiques de vie

Je me balade dans ce résumé

Et j’arpente les voix du cœur comme seul vestige de ces temps disparus

Perdu au milieu des souffles, enfant au peuple des nuages, livré en pâture à mes propres accents

Je ne me découvre des hommes que par les hommes et mon dépeuplement est à la grandeur de mon désespoir lorsque je ne sais me résumer

Il me faut le hasard des nécessités pour recouvrir les landes rebelles à l’injonction du paraître

Dans ce semblant ou l’artificiel est la nature de ma nature

L’inavoué de mes souhaits

Sans doute celui d’aller rejoindre le soleil

L’astre des astres de vie

Le tombeau de toutes vies

L’instinct a deux ailes, l’une à la volée du vivant, l’autre tirant à la mort

La réunification de mon candide s’évanouit à ces extrémités.

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Commentaires
P
A la croisée des chemins se trouve souvent la voix du cœur, et c’est cette voix seule qui arrive jusqu’au cœur. Une lecture parfaite où rien ne manque, qui donne l’envie de renaître à chaque instant qui passe.. <br /> Merci du partage.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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