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LA COLLINE AUX CIGALES
14 mars 2009

C047 - Neuf encore.

ingres_grand_odalisque

Il faudrait te dire combien hier accomplit de sombres scènes à l’imposture des silences nocturnes, il faudrait te dire où se jettent les eaux froides des relents qui crispent les joues du monde et où chahutent en moi les dérives et les naufrages. Il faudrait poser le temps derrière les barrières de la mémoire et ne s’ajuster qu’à l’immédiat pour laisser l’étonnement surprendre encore. Il faudrait dans une analogie de métamorphose être entier celui qui fut et qui devient. Il faudrait demain aujourd’hui dans la blancheur nouvelle s’inscrire comme un papillon fustige à l’éphémère la constance de ce qui s’envole sans se briser.

Un superflu nécessaire aux bords des pressentiments heurte et se cogne au désir qui tranche crument dans la flopée de possibles. Tu es là devant moi et le tourbillon de la vie s’intensifie, s’accentue d’une tachycardie incontrôlable. Ce n’est que le brouillon de moi-même qui s’esquisse tant la violence du senti accable l’authentique perception. L’instinct se bafoue et se tord de la contrition des ascèses qui s’arque-boutent d’émétiques supplications. Mes yeux se sont vidés sur toi et le paysage t’occupe. Il me plairait de jouer dans les contraires des voix, le bruit du vent lorsqu’il se met à chanter. Là où les mots n’ont plus cours et où la plainte est si à l’étroit qu’elle comme un embrun chassé par la lumière du soleil. Mais c’est compter sans le retour des nuages d’ombres qui viennent froisser l’émotion comme une étourderie que nos enfances subjuguent sur le bord de nos lèvres gourmandes. Je te donne corps plus que ta peau qui épie mes salves et qui cherche à insuffler aux cendres l’idée même d’une flamme. Je te parcours de ce que tu m’habites et me livre au feu comme un vieux bout de bois déjà calciné mille fois. Mes creux sont envahis de fourmis et je frissonne à l’idée du bois vert que je fus l’instant d’un printemps de bourgeons intrépides. Je tremble du frémissement des fleurs blanches qui tintent comme des cloches annonçant la vie qui renaît inlassablement des hivers rigoureux. Parlons plutôt des heures neuves où le temps ne sait pas encore fracasser la chair de tes mots et de tes élans à accomplir la folie des caresses qui impriment par-dessus les vieilles cicatrices. Remettons à jour nos peurs vives rouges qui se confondent aux brûlures que nous envisageons comme inéluctables. L’étonnement se surprend chaque fois de ses balbutiements à nous dire la puissance de cette vierge jouissance pourtant répétée mais qui conserve la tonicité des sources premières. Te savoir me renouvelle au calendrier des existences et chaque jour est un commencement, une arrivée de jouissance qui tait la torpeur interminable et lancinante des troubles de l’âge où se rasassent les vertiges des ruines accablées de l’abandon qu’elles se consacrent. Ici, nos manques deviennent l’âtre de nos flambées d’étreintes où se raniment nos obscurités pour se livrer une fois encore aux lumières qui se hissent pour éclairer notre voyage. Viens, allons embrasser nos attentes et délivrer nos retenues indigentes pour donner à nos soupirs le souffle des naissances et habillons nos solitudes de la soie de nos fragiles appartenances aux cerceaux de ce monde.

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Commentaires
C
un air avant-coureur de printemps entre ces lignes
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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