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LA COLLINE AUX CIGALES
10 mars 2009

C045 - Eclaboussure.

gerome_bain_turc

La parole s’exerce flexible dans la gorge profonde de nos puits d’étincelles. Une âme muette roucoule le dire sans voix. A vouloir démontrer les ruines qu’elle occupe, le désastre prend forme comme un chant de mémoire récure le puits énigmatique des souffrances inavouables. Vouée à déclamer, elle récite l’alphabet morse dans une langue de congruence. Cette voix de toi qui partage ton destin, c’est le langage de tes impasses que ta colère ou ta dévotion propulse hors de toi.

Dire je t’aime monte de derrière les collines comme un soleil naissant gravite le ciel de sa courbe gracieuse. L’expression refuse la mort inscrite au bout de la langue. La parole sauve l’homme qui l’a trahit et plaide à la défaillance nos infidèles coruscations à l’enfance. Le désir est prouesse vocale. Et si rien ne se délivre à l’étroitesse des rigueurs c’est que le mot se cache dans une pulsion pas encore mûre. Nous irons boire ensemble aux mots de nos fontaines à discours soyeux où cascadent nos joies intrépides et audacieuses et dans le clair de sa nappe pure nous verrons au filigrane de sa transparence le reflet de nos visages.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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