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LA COLLINE AUX CIGALES
28 février 2009

C033 - Soupir et soupirs.

magi_33b

Sur ta main la trace du voyage. Dans ta main, le voyage tout entier.

La mémoire se siphonne comme une cuve à ras bord des geysers qui maintiennent l’ébullition en gargouillant les clapotis inépuisables des chaudes bouffées de nos lueurs indéchiffrables. Perdus de notre corps nous sommes perdus des autres. Ta main est du parcours, dans le tâtonnement des chemins aveugles où se noient l’infini des souffles invisibles. Lorsque tu serres le poing pour manifester ta révolte où lorsque tu replis tes doigts pour la saisir, tu ne tiens rien ; tu interfères seulement aux plis des dissolutions. Là où s’échappe l’ardeur qui ne s’inscrit pas, au rejet des registres des considérations, du geste qu’on emploie à se détruire parce qu’on construit à l’inverse du sens, au contraire des langages qui s’écrivent aux faîtes des consciences, à contre version des vagues de soupirs qui tarissent l’élan. C’est à main ouverte, à main tendue, à main d’offrande que les respirations bourdonnent et que le jour est capable de réveiller la nuit qui dort dans le noir qu’occupait son charbon et que le feu n’avait su atteindre. Il n’en faut pas plus pour que dansent les poussières et valsent les émotions gonflées des larmes douces que les ruisseaux d’enfance libèrent sur les joues roses au terme d’un conte féerique des justesses pures. Tatouages des encres indélébiles, nos tâches n’échappent pas à la dépossession. La tentation fournit aux tentatives l’alibi des frontières. Le hors d’atteinte et l’incréable relancent le réel à ses géographies impalpables. Déconcertant le soupir qui s’échappe de soi est une métaphore circonstanciée de ce qui se soustrait à nous de nous. Sur ta main et dans tes yeux, une lame d’horizons découpe l’infime infirme qu’elle met à nu. Les yeux, la vue, la perception de l’image m’associent au monde autant qu’ils me donnent l’impression d’exister et de ce carcan, de ce piège, les chaînes pourvoient à cette étrange sensation de liberté. Ta main dans la mienne invente le toucher et nos édifices sont l’expérience des soupirs. Au fond, le désir est un besoin.      

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Commentaires
B
Le cœur est vaillant, l’impossible lui est sa seule réalité adverse. Encore que… de la raison ou du rêve qui a raison ? <br /> On se réactive autant de nos incapacités que de nos satisfactions. Le besoin a de nature le désir coincé entre ses dents.<br /> Merci de ta lecture et de ton passage.
B
Le désir est sans doute la vie, mais aussi ses troubles et quelquefois ses interférences. Rien de ce qui est acquis à la satisfaction de soi, nous aide jamais comme toujours à vivre.
A
Le désir est aspirant, le besoin refoulé. De quoi tout engloutir du voyage.<br /> Sauf à le faire revivre.
C
j'ajouterais "le désir est un besoin vital"<br /> il est la vie<br /> sans désir la vie s'éteint <br /> le corps tout entier dépérit<br /> et l'esprit aussi<br /> tout s'arrête
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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