C032 - Le prolongement… Toute vie est résolution.
Elle a la bouche qui brille...
Elle habite ce centre de vide où s’étend la solitude, où se livre le jour englué dans les divisions impossibles, où les nuits sans sommeil sont des batailles intestines, où se déchirent les riens comme des vérités aveuglantes.
Elle a les seins qui pointent…
Le silence est un obus qui éclate dans l’explosion de ses formes. Elle campe sous les décombres des mémoires crispées où se construisent les soupirs, où se bâtissent les frissons, où l’empire des peaux rassemble l’unité des eaux croupissantes de vieilles histoires ternes. Sa nudité est dans l’éblouissement de son désir qui se rend à la vie comme une fleur se livre aux multiples soleils des serments d’épines que les ronces pointent à l’air qu’elles griffent.
Elle a les hanches des forteresses…
Un seul espace, immense, infini, indéfini. Une seule aire de roulis, d’échafaudages de courbes, d’étendues difformes, de montagnes de sables, de dunes creuses où les souffles sont enfermés, où les paroles sont aveugles, où les rires sont muets, où la survie gronde de sa nature à exaspérer la mort, toutes les morts réunies. Un seul lieu pour l’éclosion de l’accent qui chapote l’incertitude, le non savoir, la connaissance de seulement ce qui se sait.
Elle a les yeux qui brûlent…
Superposées, des couches d’envies durent dans le dortoir de l’enfance, là où l’innocence a été déchues, là où l’utopie fût empoisonnée à l’essence d’être par les buttées de l’intolérable mesure de la bonne mesure, de l’auguste déploiement des vertus humaines du bien et du mal pernicieux, aux flagorneries des morales insidieuses flanquées des bonnes raisons irréfutables. Au théâtre des ambigüités, ses yeux ont le feu qui nettoie et lave et décrasse du normé, du respectable_ment propre.
Elle a la braise de la tendresse…
Dans la poussière des rêves, s’enfante et s’invente le rêve qui suit. Décombres sur décombres la magie des éclairs, où demeurent transites les histoires sans aventures. Dans la cueillette des naufrages les cœurs se lient aux sépultures des désaccords pour réconcilier les ombres éparses des unités dispersées. ELLE sait le parfum des vagues, l’amour dérisoire mais ultime des ancres que l’océan renferme dans son ventre. Elle sait le refuge des algues qui magnifient les métamorphoses où l’heure captive ne sombre pas aux profondeurs des énigmes.
Elle est peuplée des beautés qui s’affûtent aux ruines des certitudes.
Il aurait voulu lui dire
Approche, viens n’est pas peur
Ce ne sont que quelques pierres à fouler, quelques monticules d’anciennes batailles.
Viens, approches… nos peaux sont d’imperméables couvertures sous lesquelles nos soupirs peuvent se rejoindre. Nos lèvres réunies parlent la voix unique…
Mais les sens ont besoin de la lumière des sentiments. Mais la vie rejoint la vie seulement dans l’ardeur des désirs soulevés par les souffles…
Il faut tant de folie pour être fou.