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LA COLLINE AUX CIGALES
2 janvier 2009

I201 - Avec sans.

etude_de_nue

Il est des heures à différer, à reporter, à inscrire sur une note soigneusement rangée dans une poche. Un moment où l’ordinaire ne se cache pas et où il ne redoute pas de ne pas avoir la brillance que réclame la faïence des choses. En toute part d’amour, l’amplitude s’allonge pour offrir une issue à la fatalité. La poche sans être trouée dissout néanmoins les mots de tendre dépendance écrits à la hâte sur le bout de papier. Les regards se croisent et invisibles des attaches se posent. Elles tissent comme si de simples fils suffisaient à incarner la force d’attraction qui me lie à l’étreinte de toi. Non, il n’est pas l’heure que tu partes, reste encore un peu… Occupe mes yeux qui sans toi s’ouvrent vides. Ou bien je t’invente des rimmels que tu n’as pas, des grimaces que tu ne sais pas faire jusqu’à me convaincre que tu es celle-là. Cet homonyme duplicaté, cette sœur jumelle, ce clone imparfait et désuet que ma raison formalise pour habiller l’absence que l’inoccupé laisse froid et inanimé.

Et puis, non, décidemment, non, ton désert ne peut être mon désert, même s’il dissuade la mer d’y revenir s’installer. Il la porte en son ventre d’histoire et se souvient encore du bruit que faisaient tes vagues, de la douceur de tes ondulations et des fracas à tes heures de tempêtes. Il est inutile que tu me laisses tout cela, inutile que je cherche à le fabriquer des mes songes audacieux. Je n’ai pas besoin du désespoir pour me blottir à l’ombre de ton silence. Je sais déjà le goût qu’il a. Nos peaux sont une enfance de chair, nos démences ne nous isolent plus de cette épaisse énigme où dormaient nos fous rires de vie que l’enfance nous a conservé pour faire face à l’oubli. Personne d’autre ne pourrait venir occuper cette place que la promesse envahit comme l’eau d’un ruisseau après la pluie. Ta bouche m’a pénétré si profondément qu’aucune autre solitude ne pourra y pénétrer. Et si tu n’es pas formellement là présente tout à côté, je t’ai en moi si souterrainement que ton souffle accompagne chacune de mes respirations. Vois comme je sommeille de toi et combien je dors au creux inapparents de ton cœur qui ne sait sans doute pas combien je l’habite autant. L’imperceptible est notre frisson commun. Celui par lequel nous nous insufflons l’effleurement de nos épanchements au-delà de nos palpables brûlures.

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Commentaires
B
« … Et puis, non, décidemment, non, ton désert ne peut être mon désert, même s’il dissuade la mer d’y revenir s’installer… » <br /> Embrassons-nous… au lit depuis deux jours, je ne sais qui des deux rira le premier… Bonne année à toi et sois sage tu me ressembleras, comme on dit par chez nous. Merci de tes yeux lourds même chargés, il me semble qu’il y demeurent quelques étincelles.
L
Mes yeux sont lourds et embués des symptômes grippaux... Mais je t'ai lu.<br /> Le silence n'existe pas, on l'invente pour échapper au bruit.Le bruit n'existe que pour éluder silence. Suffit de choisir son angle...<br /> :-))<br /> Je viens te souhaiter une "Bonne" Année 2009,pleine de tout ce que tu désires.<br /> je peux t'embrasser ?<br /> Trop tard, c'est fait!
B
Terres des jours qui s’époumonent à inventer. Argiles éphémères et parfois squelettiques où l’on sculpte nos patiences à l’épreuve des précipices… d’un désert je ferais un jardin de roses… sourire à toi.
S
...<br /> émouvant...<br /> <br /> Nous saurons quand viendra le jour, que nous aurons tamponné presque tangiblement une pente douce au sommet d'un plateau désert "<br /> Saint Exupéry Terre des hommes
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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