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LA COLLINE AUX CIGALES
29 décembre 2008

I196 - Le milieu nous affirme.

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Au sommet de ta bouche les mots parlent pour se taire et donnent à nos lèvres qui embrassent davantage d’épaisseur à nos silences de crocodile. Nous qui étions prêts à croquer du verbe et leurs contresens, nous voilà sans raison à donner à nos langues qui se boivent comme l’aubépine absorbe la rosée. Ce que ton âme a oublié ta chair s’en souvient. C’est de l’autre que vient la délivrance. Cela explique tout au moins pourquoi je t’invente et me rend plus léger à le faire. La part manquante est un beffroi où l’attente gicle où l’impudeur s’effarouche et où je t’attends sans t’attendre. Déporté, d’une enfance sans âge, je me livre où nous mourrons tous, dans les serre-joints d’un amour encore plus fragile. La part de ce ciel restée grise s’affiche pour jeter au blanc des nuages le trouble d’une affirmation qui pourrait s’abandonner au renoncement, mais qui oblige aux saisons d’aller de la graine à la fleur et de la taille à la mort. De l’aube qui se lève égratignant la peau du jour, mes yeux poursuivent à la pointe jusqu’où va le regard pour voir derrière la nuit un autre jour de lumière qui n’en finit pas de jouer à cache-cache. Le mot qui souffre de ton absence ne peut se mettre en terre. Pour lui, le voyage est définitif. Il va de bout en bout dédicacer les torpeurs qui l’environne et voudrait n’être qu’une plainte joyeuse arrachant aux griffes des chagrins la jubilation des mots potelés comme les joues des anges. Je me tue à chaque fois de ces périls sans retour où grimpent les métaphores comme des lierres d’ondées épineuses. Mon corps envahi mon âme et il faudra toute la sueur de tes yeux pour parvenir à déloger la hargne de mes troupeaux de laine douce. J’habite l’ailleurs comme ma propre maison et si mon parfum te transperce c’est que ton couteau est bien affûté. Mon cœur brûle comme un feu de la Saint Jean et toi tu danses tout autour en buvant à mon sang. Tes yeux sont la clarté de mes braises. Et ton cœur est sans doute capable de faire fondre mon ciel en une simple rivière. Le feu et l’eau sont de ce mariage que les rêves attisent pour donner à la flamboyance le goût de fer d’un éclair aux éclats de foudre. Ce tonnerre là inscrit au registre des respirations les initiales inconnues des souffrances mortes pour que vivre soit.

« Il y a des îles de lumière dans le plein jour. Des îles pures, fraîches, silencieuses. Immédiates. L’amour seul sait les trouver.» Faut pas gâcher la vie, faut pas gâcher la vie.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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