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LA COLLINE AUX CIGALES
23 décembre 2008

I187 - L’invisible présence.

ditafree114

Comme cette douleur tombée d’un ailleurs probable sans qu’il ne soit défini, comme ce chagrin colporté depuis l’éternité sans en connaître sa raison, je passe de ce voyage obscur dont je suis, où l’immobile n’a de cesse de bouger. Passant de passages en passages dans ce labyrinthe de nuit et de jour confondus, j’accoste du début de moi-même, j’accoste sans jamais accoster véritablement de ce vagabondage sans maîtrise autre que l’appartenance à laquelle je me détermine peu à peu et souvent à mon insu. Voilà un port où ce qui y ressemble et j’ai encore mes voiles grandes ouvertes. Peut-être arrimé au hasard qui par sa grâce cessera le vent pour que mon embarcation s’arrête, se stoppe un moment à une rive incertaine et inconnue. La main ouverte essayant d’y lire les signes de destinés sans rien y comprendre. Où sont les autres ? J’ai laissé tomber mes mots, j’ai perdu les mots que j’avais construit dans la peine à leur donner un sens, une affirmation, un examen de ma conscience. Et ils se sont échappés comme des oiseaux fuyant la cage. Ainsi démuni, je me risque à d’autres. Que pourrais-je faire d’autre ?

C’est sans comprendre que j’ouvre le ciel, que je lui fabrique les étoiles que je n’y vois pas. C’est sans maîtrise, ce qui ne veut pas dire sans fondement, que je poursuis à essayer de comprendre, de savoir la raison qui me fait être vivant. Parfois alors, je me dis que je suis vivant davantage du regard des autres que de ma propre conscience à me doter d’une apparence terrestre. Parfois c’est au crépuscule de mon senti, curieux de ses perceptions que je me définis vivant de la mouvance et de la réaction qui me pousse à agir. Dans tes yeux ce que je cherche d’abord c’est ma « vivance ». Celle qui me confirme, celle qui me répudie et celle qui m’apprécie. Et si je pleure, mes larmes ne sont que la respiration de mes sanglots, la vérité de n’en détenir aucune, le tremblement de ce qui m’échappe à me laisser dépourvu à chaque peur, à chaque crainte, à chaque goutte de conscience à être.

Il me faut ta bouche pour me convaincre du mot à inventer, il me faut tes yeux pour me voir du dehors, il me faut tes caresses pour apaiser l’effarement à m’associer au réel. Il me faut le silence pour me reconnaître du bruit qui m’inonde et me traverse. Je ne m’habite qu’au fond de cette mémoire dont je ne sais la provenance. Et dans ces puits quelquefois je trouve les feuilles automnales de mes errements. Et dans mes failles, je grimpe jusqu’à l’allégorie de mes turbulences. Je me sais nditau dés lors que toutes mes servitudes se sont anesthésiées des lourdeurs de mes misères.

Ma présence est cette essence défaillante, ce substrat sans nom, ce métaphysique sans lieu d’appartenance. Mon enjeu est alors sous la trame de tes pas, dans l’ombre des ombres, au-delà de l’invisible. Ce que je ne sais pas dire, la parole collective l’a dérobé à la dérobée des non-dits. Ma conscience est cette flaque informe où naissent les parfums de tes sourires. L’amour s’y fond et moi avec.

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Commentaires
B
… Mon enjeu est alors sous la trame de tes pas, dans l’ombre des ombres, au-delà de l’invisible… Sourire à toi.
L
Comment ne fondrait-elle pas aussi après ces mots là ?<br /> ;-)
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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