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LA COLLINE AUX CIGALES
5 décembre 2008

I167 - Pour faire simple.

Moreau_20Gustave_20Naissance_20de_20Venus

Allez… Maintenant, il faut aller. Il ne suffit pas d’être arriver au bout, il faut impérativement saborder le visible pour pénétrer la puissance de l’invisible. Cette part de nous même détentrice de nos puissances immaîtrisées et si peu connues.

Tu pourrais tout me dire que je n’entendrais que ton silence. Et je sculpterai son écho de façon à lui donner la forme de mes entrailles.

Tu pourrais tout me dire que je ne lirais que la parole muette de tes déclinaisons à donner vie aux masques des illusions.

Certains cherchent le prodigieux dans l’excellence. Moi, vois-tu, un simple bout de pain et un verre de lait me suffise pour m’élever à la grandeur du vivant. Et lorsque j’y accède véritablement, j’ai plutôt envie de mourir de ce que je suis.

Esclave des libertés que l’on se consent, enchaîné au juste que l’on voit et que l’on entend, aveugle malgré tout des évidences que l’on réfute. La conscience hautement portée comme un chapeau bénissant notre dignité acerbe et étriquée. Libre de nos étroitesses à se croire étendu.

Tu ne sais toujours rien de ce que tu refuses de savoir autant que de ce que tu ne sais pas. Ignorant jusqu’à l’air qui n’est à tes yeux qu’un vide dans lequel tu te meus. Tu t’arrimes à la beauté, celle qui t’émeut. Parce que tu ne saurais t’asservir à d’autres manifestations que celles de tes sens, reniant et délaissant la moindre réflexion qu’évidemment tu traduis comme une prise de tête. Pour finalement t’asservir dans la sérénité de la certitude ; tu as si mal de douter.

Il y avait toi et les autres, il y aura toujours toi et les autres. Et tu ne t’en voudras pas d’exister. Dans la confusion avide du vide et du rien, tu te tournes le dos fuyant le fond de l’œil qui te flagelle à te réciter les psaumes des etcetera.

Le libre arbitre dans la poche, tu gambades aux pays des sans choix, attendant que la providence libère tes nécessités, ainsi libre de tes dérives tu accuses la vie d’être parmi toi et non en toi.

Le péril demeure dans le risque qu’il y a à vivre, et à oser se lever chaque matin pour traverser la route. La vérité si je mens. La vérité n’existe pas en dehors du mensonge tant on se ment toujours de quelque chose à se dire vrai.

Dehors le soleil nous attend. Allez… Maintenant, il faut aller.

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Commentaires
B
« … J'écrirai ces vers à bras grands ouverts qu'on sente mon coeur quatre fois y battre<br /> Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant<br /> Je suis le faucheur ivre de faucher qu'on voit dévaster sa vie et son champ<br /> Et tout haletant du temps qu'il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre. »<br /> Louis ARAGON - Épilogue
S
" il faut savoir ailleurs l'entendre qui renaît comme l'écho dans les collines " <br /> Aragon.<br /> Oui je les entends tes mots sublimes...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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