I165 -
Parfois débarrassé du mensonge des préjugés, parfois détaché du monde et des ses grotesques éternités à répéter inlassablement la vague des océans sans eaux. Parfois, dans la confiance du pressenti, léger d’écumes vierges, à tâtonner l’air que l’on respire, le jour que l’on effleure comme un parfum sans ride.
Je n’ai plus de doigts, je n’ai plus de main pour glisser sur la peau du temps qui m’échappe. Je n’ai plus de voix, je n’ai plus de froissement de parole, pour évoquer la plaie béante des lumières obscènes. Je n’ai plus de bouche pour dire, plus de lèvres pour embrasser. Je n’ai que le doute des piquants et l’éphémère des coquelicots pour tacher de rouge l’instant qui s’affirme.
Parfois, rien, est complice, et tout, est un combat sans guerre. La raison de vivre est au silence des perceptions que rien ne délivre. Parfois le clos du sans bruit triche ce qui ne sait rompre. Et je grince des portes qui ne s’ouvrent pas.