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LA COLLINE AUX CIGALES
7 novembre 2008

I112 - Le moment libéré.

1870_20Bazille_20Frederic_20la_20Toilette

L’habitude libérée de ses redondances à inlassablement répéter ses menaces à ronger le temps déploie l’heure plus forte de sa présence à dicter et gratte le présent de ses petites pattes à fourmiller l’horloge de mille tics.

Les minutes contractées jusqu’à lors se distendent et s’étirent comme si saoulent, elles s’avançaient avec un parfait déséquilibre. Même l’horloge pourtant à l’heure semble tituber. Aussi mou que la montre à Dali, l’instant parait sans forme, absurde de ses chaos.

Déconnecté de sa raison à s’auto produire inéluctablement, le temps se met en vacances de lui-même. Il déserte non sans une allégresse qui lui sied le chemin tout tracé de ses rimes à soixante pas. Ne le voilà t’il pas en train de chanter gaiement du Léo ferré, tout en marchant le long de ses berges : « … On oublie les passions et l'on oublie les voix, Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens… ».

L’éphémère est distrait, le toujours n’a plus lieu, le jamais fou le camp, les hirondelles plus de saison, le maintenant-tout-de-suite plus d’objet, l’empressement plus de retard, la patience plus d’ennui, la musique plus de métronome, le métro plus d’horaire, et l’amour plus d’inquiétude. Le soleil baille au cœur de la nuit qui s’éclaire sans avoir tiré les rideaux, les voyages ne se terminent jamais, les sourires sont définitifs, les rides ne s’accentuent plus, les cheveux volent au vent et les yeux s’ouvrent aux bouches de l’immédiat qui salive de ses prérogatives à occuper tout l’espace à lui tout seul. Une gourmandise.

Avec le temps va, tout s’en va… « … Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu, Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard, Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard, Et l'on se sent floué par les années perdues… »

Faudra aller chercher au racine de tes prières, le temps fourbu de tes spectacles à ne jamais t’asseoir sur les dunes de tes château de sable et compter le poids qui s’écoule à ton sablier. Faudra crier ta famine à disparaître aux heures closes de leurs inconnues à t’inventer. Faudra pleurer les larmes chaudes de tes encriers à t’écrire de tes foudres à bercer l’orage qui gronde comme un titan au fond de tes espoirs. Faudra, faudra… construire l’heure libérée.

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Commentaires
B
… et les rois maudits !
F
Les étés sans saison ont leur raison qui déraisonnent...<br /> Mais alors...<br /> Il y a toujours les étoiles, fainéantes ...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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