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LA COLLINE AUX CIGALES
8 octobre 2008

T616 -

femme_nue_pe

Je suis refuge à la mémoire des lieux inachevés que le cœur retient en lui comme une eau soumise à évaporation. Je n’échappe pas aux buées qui s'esbignent. Mon vase est d’une argile capricieuse, d’un hermétisme irrégulier.

J’ai gardé en moi la souple contenance faisant briller mes désirs comme reluisent les herbes après la pluie. 

Dés l’aurore le jour se meurt, perdu de son irrémédiable chemin à courber le temps d’une extrémité de clarté aux sombres lueurs de la nuit.

Au fil de mes désastres restent pendus mes heures lourdes, chargées d’acrimonies desséchées comme des peaux tannées.

Le chao en appelle à toutes les paroles, celles des ravages et des ruines comme celles des cascades de lumières jamais éteintes.

Du bout des doigts, s’ausculte le cœur de tous les langages ingurgités depuis l’aube du temps et la cacophonie de ce mélange des voix imprime un brouhaha refoulant le distinct hors de toute entente. La résonance perturbée disparaît au profit d’un bref écho qui sonne comme un rappel, mais l’onde de la brume garde impénétrable ses silences d’éponges invisibles.

Les ruines de l’expression sans cesse ressuscitées déroulent néanmoins aux profondeurs des gorges les mots en enfilade que la vie avait conservé pour l’heure précise des remontées irréprimables. Incompressibles relents de fétides revenances.

A trop chercher la consolation des mégardes du chemin, la terre friable s’effondre de ses assises. Le tremblement offusque la discorde nonchalante qui s’éprouve toujours des gestes de l’inaccompli.  Reste le dérisoire des sentiers fuyant aux abords des routes de nulle part. Et être là réprime le carrefour qui pourrait s’ouvrir de ses voix vers d’autres infinis comme des espaces non défrichés demeurés en jachère des heures perdues à ne plus souffrir du pied à poser sur les routes qui libèrent devant, des appréhensions, elles-mêmes bâties sur l’inconstance de nos craintes à se livrer à l’audace de l’inconnu. L’innocence perturbatrice s’ajoute en couches superposées aux lucidités acides et amères.

Se convertir pour se déverser. Traduire.

Au commencement déjà la vie parlait à la mort. Le passage n’est que l’étreinte à assouvir. Celle qui pleure son désarroi à ne pas y parvenir complètement et qui nous relance imperturbable à nous exécuter de nos substances.

Et sans cesse de s’apprivoiser de l’émotion qui nous parcourt, pour apaiser la turbulence qui nous secoue.

Tout ce qui n’est pas encore parvenu à nous pénétrer, nous tend les bras.

La conversation de soi n’en finit pas, elle nous affleure de sa permanence à nous dire de ce qu’il nous reste impossible de nous raconter.

Je suis de l’inconvénient d’être tout à la fois ma part intime et un étranger qui voyage au creux de mes plis à me concevoir. Je me console de mes repentis en accèdant à mesfemme_nue_1865_66 promesses.

« La vie est courte ; c'est la consolation des misérables et la douleur des gens heureux ; et tout viendra au même but. » - Madame de Sévigné, extrait de Lettre à Bussy - 15 Décembre 1685 -

J’oublies ici qui du mot construit l’autre et laisse place au dérisoire du hasard qui viendra sans aucun doute éclipser l’un d’entre nous.
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