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LA COLLINE AUX CIGALES
19 septembre 2008

I013 - Propriété privée.

gimmi

Nul n’est propriétaire de sa douleur. Une forme de : « souffrir dont je suis » demeure l’ambivalence dans laquelle l’ego se mesure à lui-même pour accomplir son propre sauvetage dans l’épreuve d’une sensation de noyade à son insu. Ce qui n’est pas nommé en cédant aux pressentis la mission d’informer l’être de ses malaises est un viatique qui fait succomber à la tentation du bonheur impossible.

Périodes chronologiques rapidement évoquées qui nous font passer du bonheur métaphysique, du début du christianisme au moyen âge, au bonheur actuel de « la marchandise », en découvrant entre-temps le bonheur de soi (XVlème siècle) et le bonheur collectif (XVIIIème siècle). En sommes-nous réduits à de petits bonheurs ou pensons-nous avec Rimbaud que « tous les êtres ont une fatalité de bonheur » ?

Le bonheur est toujours pressé d’en découdre avec une réalité insatisfaisante et cependant bien là. Métaphysique des sens, élaborée gracieusement pour peaufiner la déconnection du sensible aux raisons souveraines soit disantes plus suaves en terme de sagesse.

Le tragique créé la dimension du non-sens d’un bonheur sans désespoir. L’espace occupé reste l’appréciation de chacun face à ses propres déboires. Et si « Savoir » (du verbe latin « sapere ») est véritablement : goûter à la saveur, tel que définit étymologiquement, il nous reste un océan à traverser pour caracoler à cette ferveur princière. Contemplatifs d’un bonheur égoïste et d’un ascétisme austère nous élaborons nous-même nos complaisances.

La joie consiste à ne pas penser et à se laisser porter par un sentiment réjouissant le moment à vivre sans l’encercler d’explications. Une forme de lâcher prise salvateur équilibrant et régulant le vide de nos coquilles offrant à nos imaginaires la mansuétude du virtuel.

Rien ne détermine plus l’heureux autrement que le souffle intense d’un plaisir rendu vivant par la place que chacun accepte de lui céder.

Le bonheur est rendu nostalgique par sa difficulté d’accès dés lors qu’il répond à une exigence sacerdotale. Il ne coïncide pas avec la forme religieuse qui s’évert2599118004_5b96e45d86ue à nous le présenter comme un but ultime. La gageure demeure le rire tant que rire des autres est se moquer de soi. Le bien-être, serait-ce une forme désenchantée de nos lucides limites à nous concevoir pour ce que nous sommes ?

Le bonheur est une hypothèse qui répond à la méconnaissance qui nourrit la peur et il me plait de jouer avec lui à cache-cache, le nectar étant nous-même de l’assentiment de notre liberté à être.

Le bonheur est une croyance et en tant que tel, un but figé qui spolie le tout simple d’être bien. Là aussi, j’y préfère la vitalité. La distance entre lui et moi s’appelle la vie.

Rien n’est jamais acquit…

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Commentaires
B
Pressentir suppose être à l’écoute, être attentif, être disponible.
S
Comme on pressent la mer avant que de la voir, on pressent le bonheur.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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