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LA COLLINE AUX CIGALES
14 septembre 2008

T605 - Dehors tout et rien. Vanités.

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Tout ce qui n’existe pas est dehors. Dehors dépossède l’inouï qui me visage de mes rictus les plus fébriles. Il ne s’agit pas de rester calfeutré au cœur de ses propres abîmes pour ne plus être la proie aux détournements des rimes que les frissons accompagnent. Dehors nulle racine, seulement des ficelles à entremêler au gré des soupirs. Dehors le vide de l’extension du possible grogne froidement l’allitération confuse et cependant complice de l’évanescence des chairs et du sang. Dehors l’expérience qui supprime la fiction des paroles chargées d’apothéoses imaginaires pour libérer l’invisible où se décèle la pure immanence du prolongement des gestes siens se heurte au réel subjugué par la frénésie du dense des profondeurs de l’être. L’ôtre-je travaille à l’émancipation, à l’élargissement liant sans relâche la foudre au tonnerre. Les soliloques déficellent hardies toutes les grappes de solitude ouvrant aux sensations le goût du gel et des torrides éclats de feu que la vie ne répugne pas à concevoir de ses possessions orgueilleuses. Dehors il est impossible de s’appartenir. Dehors je m’échappe sans le vouloir aux stèles intimes et prends congés de mon double pour ne laisser en exergue que le moi sociabilisé qui assure la référence. Le tangible écrase de tout son poids la légèreté par laquelle pourrait se traduire un surpassement. Le souffle d’existence se comprime et ôte toute pénétration du dedans où roucoule l’abondance de la vie qui m’étreint. J’ai la vocation de moi qui flétrie et je voudrais pouvoir me recentrer afin de persister à m’approprier mon propre devenir.

Confronter à la vraisemblance du ressemblant et à la perspicacité de l’autre, je ne saisa01d_1 plus guère où se trouvent mes limites et mes ailes balbutient l’effervescence coincée à l’étau des pourparlers. La parole tend à devenir une peinture commune où chacun s’exerce à développer ses couleurs et ses formes dans un mélange qui noie toute alternative individuelle et privative. Dehors mes racines sont cachées par ce tronc écorché qui résiste aux saisons qui ne sont pas miennes. L’automne m’oblige à perdre mes feuilles brunes, l’hiver à me réchauffer en mes terres ayant conservées la nourriture indispensable à la survie dans l’attente du retour des hirondelles et des fleurs aux parfums doux et sucrés.

Dedans la vastitude s’ébroue de sa détresse à préserver l’unique dans l’apaisement. Nomade virtuelle la saveur de soi cherche refuge auprès de quelques agréments salutaires et bienfaiteurs, les yeux rivés sur l’extérieur à l’affût du moindre soupir afin de l’accueillir avec le moins de tourbillons possibles. Quelquefois l’apaisement jette l’éponge et c’est tout le royaume du dedans qui se referme et se repli dans son coffre à l’abri pour ne pas sombrer à la frénésie des vents extérieurs qui soulèvent trop copieusement le voile ouaté des secrets et des mystères de l’humanité qui nous frictionne de sa main douce et enveloppante. L’expérience de soi à soi s’époumone au grands airs de l’audace qui défroque la raison jusqu’à la nudité des mots constellés et porteurs de rêves. L’imaginaire sait fort bien prendre la place de toutes les douleurs pour les conduire au paroxysme et me laisser en exil de mes propres lumières dans l’ombre des apparences volatiles où se fomente la parade à livrer aux contingences des pantomimes des pensées ouvertes à toutes les fratries. Le brouillard est alors l’haleine des faux-semblants et la démesure des choses parodie les rythmes empruntés à la dégradation des souvenirs que la mémoire de l’imperfectible a conservé dans ses palpitations à m’astreindre aux temporalités fantômes des heures qui s’écoulent si proche de l’éternité.

Dehors existe pour lui-même et mon infini braille son intrinsèque existence à coups de cœur, à coups d’étoiles argentés, à coups de pieds, à bout du sordide qui flagelle sans retenue l’espérance de mes vérités.

Dedans sans dehors est un fantasme unifiant la mort et la vie en une seule et mêmebc_nue1 mascarade. L’obligation de s’obliger à maintenir le lien de ces deux mêmes tumultes en deux faces conjointes me résigne à l’acceptation de mes contraires au-delà d’un simple assentiment et j’obtempère dans la tracasserie des oppositions qui me livrent à l’absurde pour ne pas savoir où se terrent l’abjection d’être. Dedans dehors c’est du pareil au même à l’échelle de l’univers mais pas pour ma petite vie vaniteuse à se vider de ses graines à troubler l’immédiateté de l’avenir que je voudrais pugnacement me réserver. La gloire serait sans doute de se dissoudre pour n’exister que de son âme aérienne et ne plus consentir aux rectitudes des sens, mais je ne sais m’y résoudre pensant sûrement qu’il y a plus à perdre qu’à découvrir. Est-ce le vain de la vanité ?

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