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De ce qui s’alimente et s’éteint à mesure, la mascarade des enjeux à se prouver la véracité de son identité creuse en même temps les sillons de la discorde. On ne s’entend jamais mieux que de son silence à se mouvoir. Le rien est toujours annonciateur de quelque chose. N’en déplaisent aux vides qui fulminent aux contours de nos faux renoncements et de nos faux rassemblements, le vrai n’est que la perspective d’un autrement.
Dans un je t’aime pour toujours ce n’est pas l’amour qui est en cause. Dans un je t’aime plus que moi-même se loge la fourberie d’un renoncement indispensable autant qu’improbable. Je t’aime est un verbe sans adverbe, sans complément, sans unité, sans pluralité, sans exception, il se conjugue de nos désirs à ne pas nous soumettre à devenir autre chose que notre propre miroir aux alouettes. Les oiseaux se jettent dans le ciel non pas pour occuper l’espace et l’air mais pour voler de l’éclat de nos alignements à nos similitudes et conquérir la certitude du cœur à se brûler les ailes sur le consenti de nos réalités.
Plus le feu est dense, plus l’air se raréfie. La tension est mon énergie qui s’oppose.