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LA COLLINE AUX CIGALES
13 mai 2008

0448 - Boire le superflu du soleil… (?)

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Boire le superflu du soleil… (?)

Se baigner de l’eau dorée reflet du jour, s’éveiller de l’enfance à l’ombrage des feuilles et anticiper le déclin.

Je ris, je pleure et je murmure… Je n’ai rien à donner tant je prends chaque fois et m’épuise de cette copieuse coupe d’abondance. Que vais-je pouvoir inventer au dessus de moi, en plus de moi ? Une dérision. (ni dubitatif, ni conditionnel)

Fait d’une herbe et d’un fantôme, un hybride, je suis contenteur de moi-même. Je m’estime autant que je puis me pénétrer. Partout de moi où je peux me faufiler, je m’intègre. Même si c’est pour pénétrer des salles noires.

Il est des heures qui annoncent… De moi, mon mépris et mon dégoût, le bonheur ne légitime rien. Je reste avide de ma pauvreté… Le juste, aux horloges de l’équité, brûle autant que de la pitié que je défie à mes extrémités. Mon contentement est avarice. Le joueur de feu crache la flamme de sa bouche incandescente.

Je me tends de moi-même à l’abîme. Je suis un passage, une perte, un pont vers autre chose, une passerelle interminable vers d’autres rives, d’autres lieux, d’autres marécages.

Je n’ai aucune raison de périr de ce que je suis si ce n’est de connaître, de me sentir.

Mourir de me savoir sans avoir de but. Promettre moins que donner. Donner, quel étrange verbe. Châtier ce qu’on aime, ce qu’on donne, limoger les fêlures et n’abriter que du vide. Ne pas hésiter à venir comme à partir. Mon corps ne sert que d’entrailles à mes éclairs.

J’ai foi dans les bègues, ils répètent les peurs qui se dédoublent.

Mieux qu’une croix, je porte mon chaos. Et c’est de ce mépris que l’insoutenable devient une légèreté plus fine qu’une plume d’abandon. Savoir se mépriser accentue le désir et le fait frétiller jusqu’à son propre épuisement.

Etoiles dansantes, aux robes de soirées valsant dans le ciel bleu d’un noir incongru, il est confortable d’inventer le bonheur. De ce confort capricieux et meurtrier qui fait oublier les cendres des joies qui pleurent dans les alcôves de la mémoire.

Bien fou qui trébuche encore sur soi. Vivre de ses petits plaisirs, bouffon de moi, funambule sans fil et sans vertige, il est si doux de s’élancer dans l’abîme profonde que les gorges ne savent contenir.

Déchirer et briser… brûler cet être qui ne sait être sans avoir. Avoir seulement ce qui est pour s’échapper encore plus loin. Je suis ma truite qui ne s’attrape pas, qui se fraie un chemin, sans savoir pourquoi, j’irais mourir au bout de la rivière, épuiser à la remonter et lâcher mes semences à l’oubli des vents et des cris d’oiseaux.160207_233455

Il n’y a rien à craindre voilà le vrai redoutable.

La curiosité comme la terreur se fatigue.

Dénuée de sens, l’existence est aussi haïssable que l’estime que l’on se porte par pure compassion.

Petite vie au goût exquis, je savoure mes entre-las, mes entre-plats, mes antres tous, mes entre-aies… S’ouvrir ! …Je suis ma congruence.

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Commentaires
B
Curieuse et intéressante idée que de déguiser le bonheur…à nos amplitudes. Merci de cette ouverture.
G
"Il est confortable d'inventer le bonheur"... intéressant. De l' "être" déguisé, en somme.
B
Merci de ton plaisir !
C
Respect et merci pour le plaisir que j'ai eu à lire ce soir votre prose philosophique . Je travaille dans le médical , pas tres gai ! Je me dis souvent que dans le meilleur des cas, entre bonheur et tragique , chacun finit sa vie comme il l'a commencée , c'est à dire en déambulateur couche-culotte et quelqu'un qui vous ramasse la compote sur la serviette ... c'est entre ces deux extrémités que l'homme prend toute sa démesure et vous en dessinez parfaitement certains contours !...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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