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LA COLLINE AUX CIGALES
24 mars 2008

0187 -

mahi_Masques_8

Veux-tu vraiment aller devant, au devant de tes propres pas ?

Tu t’inscrits de ton monde, de ton environnement, de tes culbutes en ce cercle dont tu n’es que le point. Tous tes actes tremblants continuent à ébranler tes résistances à chercher la réparation du passé. Là où tout est effondré et où tout est reconstruit aussitôt ravivant inlassablement le grief. Là où une transfusion de vide aurait sans doute allégée ta tache et ton fardeau, tu poursuis têtu et obstiné ta marche libératoire en oubliant que de l’attache fondamentale rien ne se détache. Tes pas, entre le sable et le sel stimulent la mer à se faire ressac.

Tu sombres chaque jour et tu te noies chaque fois. Alors pourquoi  chercher chaque fois un radeau, une planche à laquelle te fier ? Tu n’as de cesse de couler, couler, couler dans l’engloutissement de tes méandres aux parois alvéolées qui ne respirent que tes sables sans grains. L’incertitude est ta bouée et tu la répudies de l’outrage qu’elle te semble être à tes jours déjà ensorcelés par tes errances déshéritées. 

Ton cœur d’enfant s’immole de l’injustice et tu sacralises le temps d’une éternité qui te répudie. Oublies. Oublies tout, tu le sais pourtant, la pierre et la roche se souviennent à ta place.

La montagne est là pour accueillir tes ruisseaux. Quand tu la gravites et la monte comme l’on grimpe une collinette pour voir ce qui est derrière. L’altitude te déleste. Inspires toi de ses soulèvements anciens et ériges toi à hauteur de tes propres cimes.

La décision, ta décision est trop souvent dans la bouche des autres et dans les regards d’autres yeux. Les mots, il te faut les éclater pour qu’ils couvrent tout, les gratter jusqu’aux chairs profondes, jusqu’au sang, jusqu’à l’os. Hurles donc de tes cris les plus aigus, de la noirceurs de tes veines, de la rage écumante de tes flots de haine à compatir mahi_Masques_9à ton éventration. Mais lâches ce que la main ne peut contenir, le cœur conserver, l’histoire entériner. Lâches, lâches donc, lâches ce qui en toi persiste à durer.

Dans tes premiers rêves d’enfants où tu mettais en forme l’oripeau et la glaise, l’oiseau et la charrue, les bras ouverts et les baisers tendres, dans ces rêves qui te sortaient de la tête, de la poitrine et de partout, dans ces rêves où tu rêvais de t’entendre, cela même qui t’ont bercés entre insouciances et angoisses tenaillantes, il te faut déboucher. Ouvrir les vannes et laisser partir. Ne prétends plus qu’à l’aventure, qu’à l’improbable, qu’à l’incertain.

Veux-tu vraiment aller devant, au devant de tes propres pas ?

Il t’importe d’apprendre de ton plaisir. Il t’importe de te confier au hasard des tourbillons et d’en extirper le suc, uniquement le suc. Cette concentration de l’intense, celle de tes émois, de tes saveurs particulières. Ne perpétue rien, laisse seulement au souffle le chagrin de ses remords. Accomplis tes pas à l’hymne du vent, au rythme de tes gribouillis à te concevoir. Tu es l’artisan de tes tisanes à dénouer les ventres. Ne te soumets plus jamais aux puissances établies des pensées courantes, aux aversions additives des mélos pragmatiques que l’humanité souhaite purger bien après que le temps d’infusion est déjà imprégné les raisons les plus fertiles.

Vas, vas de l’avant et poses le pas sur une terre inconnue, sur un lieu non encore fréquenté, à la découverte de tes propres mensurations à développer, à construire et à bâtir en d’autres lieux que sur des ruines. Foules l’espace ouvert qui propose un autrement, un ailleurs, non repu et non fermenté par la puanteur des fleuves verts regorgeant des immondices que chacun oublie et que la mer accueille sans jamais vomir sinon à l’intérieur d’elle-même. 

Retiens de l'évidence qui n'en est pas une. Saches susurrer du regard l’émotion fragile qui transige par delà le simple frisson, saches prendre la mesure du vrai qui trésaille hors réalité et qui ne donne pour forme à l'illusion seulement celles qui la remplissent. S’approcher du doux murmure des âmes évanescentes et vulnérables. Intégrer ce flou tangible aux émotions spectatrices au fil de vie qui perce comme un rayon de soleil. Cet accent tout particulier à extirper ce qui ne peut se saisir qu'en le vivant, qu'en le culbutant, qu’en l’occupant de soi.mahi_Masques_12
Vires l’heuristique ambivalente de tes concepts à te mouvoir.

Installes-toi en ton domaine, ne codifies rien qui ne puisse te ruser. Gardes ton secret, éprouves-le, admets-le, reconnais-toi de ton propre danger à divulguer ce que tu as oublié. Accorde à l’épreuve de confiner en son sein le vaste de toutes contentions omniprésentes à tes avancées. Liquéfies-toi de l’insoutenable abstraction de l’additif rituel à s’ensemencer.

Renouvelles-toi de tes défies et de tes pérégrinations soulèves la hampe figurative comme un couvercle à l’abondance de tes vides.

Converse enfin avec la poussière de tes étincelles et vas au devant de tes propres pas.

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Commentaires
L
6 ziff
-
changer le regard de l'autre avant de révèler un secret...<br /> En effet, c'est à méditer.
.
Tout est dit...
B
Albert Camus : " Je ne connais qu’un seul devoir, c’est d’aimer. "<br /> Le mot et le verbe n'étant pas l'ensemble de l’expression, laisser faire au naturel ce qui lui revient...pourvu qu’il y ait de quoi.
.
Se taire est sûrement le mieux...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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