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LA COLLINE AUX CIGALES
30 mars 2013

Du vrai, du vrai… Donnez-moi du vrai !

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L’inaccompli est toujours ce lieu réduit et exigu dans lequel je me débats pour survivre. Heure après heure, semonce après semonce, l’horizon s’endort dans les marais. Un rêve s’installe dans l’écrin du jour qui se lève. Molosse, le géant du débordement, pose ses pieds sur le rebord de la vitre. D’un côté la vision réelle du paysage qui s’envoûte d’infinis regards. De l’autre des terres en friche cherchent des ressemblances. Molosse veille. C’est le Cyclope de la préservation et du soutien. Il mate, retient, conserve, épie, lape la peau de tous ses mouvements, de toutes ses engelures. Il montre les dents, il aboie et hurle à la marée montante où s’ensevelissent nos têtes de mille mots percutant. Il lapide le concevable de nos raisons, de nos matérielles conceptions à être vivant. Il vilipende nos émotions irrationnelles, il discrédite nos actes inconscients et nous dresse contre le laisser-aller, contre l’angoisse du vertige et la chute du temps. Ici, nous parlons seulement pour que le retour d’échos puisse nous indiquer une route provisoire et nous marchons nus dans cette confrontation inexpiable. 

De grands yeux noirs roulent sur l’échafaudage, se cognent au fer, dérapent sur les planches. Ils regardent au travers de la cloison. Ils ne savent rien du cimetière des ombres qui dansent derrière. Et ils crient : « Du vrai, du vrai… Donnez-moi du vrai ! Il me faut du réel pour bâtir mes histoires. Il me faut du courage et le courroux viril du désir pour dénoncer la vie où elle ne semble pas être. Donnez-moi du -à vivre- afin que mes expériences puissent s’étancher de tous les cauchemars du monde. Donnez-moi du rêve pour que je puisse compenser ses misères latentes. » 

Serait-ce nos morts nouées d’invivables perceptions qui pétaradent des pieds ? Nos regards sont toujours pris aux pièges des obsessions. Des images, des symphonies de silhouettes couvertes d’habitude, des figures tancées et pétries par l’obstination à vouloir en démordre avec l’inexplicable.

  

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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Commentaires
A
Tout dépend de ce que nous aurions désiré, de ce que nous désirons. <br /> <br /> Je suis d'accord, l'accompli nourrit et ravage parfois. Et là encore, la densité du ravage se mesure en ce que nous avons désiré et aurions désiré de l'accompli.
A
L’inaccompli selon moi, est une des rares dimensions qui accueille les points de suspension avec insouciance et offre une liberté d'être aux pensées.<br /> <br /> L'accompli réduit à l'acquis, à ce qui fut et ne sera...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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