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LA COLLINE AUX CIGALES
2 février 2013

J’irai désaltérer le vide sous la tonnelle de mon amour.

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Tout l’avenir est conservé dans le déversement du passé. L’immédiat est hors du nid. Tu t’es retirée de l’existence et soudain l’inertie dans laquelle tu t’es installée pique du nez. Parfois la mémoire n’a plus de berger et le troupeau de souvenirs décoffre l’horizon à coups de râteaux. Alors, je ferme les yeux sans compter et tu te caches à l’intérieur d’un voyage immobile.

Je voudrais de l’eau pour arroser la fleur séchée entre les pages de ma vie. Je voudrais que le souvenir soit utile à la junte envahissante qui anéantit mon esprit. Trop de pierres lourdes pèsent sur mon front. La joie perd ses bretelles sur des terres inondées par la résignation et la consternation.

L’utopie est la canne blanche de la réalité. Tais ma voix, barricade mon corps, coupe mon cœur en deux, en trois, en mille fragments, j’irai encore à tâtons, à plat ventre et même sous les eaux, s’il le faut. J’irai désaltérer le vide sous la tonnelle de mon amour. 

Il n’y a pas de sens à ma vie. Ma sœur, une fraîche lueur inappropriée cerne tes yeux. Je ne pense à rien et cependant l’image du tonnerre ne me quitte pas. Chaque chose en cette vie transporte avec elle une tombe plus au moins fleurie. Vivre est inéquitable en rien, c’est le relent, le sans retour, l’ombre arrachée au brouillard. Tout mon amour est dans cette mort sans appartenance et sans gouvernance. Je m’enlise dans l’entièreté du bruit qui court dans la poussière, dans cette mitraille sur la pierre, ce festin pour le sommeil, cet appétit du feu dans le noir tout entier. La mort m’a banni de moi-même. J’ai trop de prétention pour qu’elle me consacre ne serait-ce qu’un regard. Je suis dans la convalescence des souffles et je m’ignore dans la déroute de la lumière. 

Tout est relatif à moi. La perte comme une fêlure. La vie telle une réjouissance fatale, le pur plaisir d’exister. Végétal sans autre désir que celui de m’élancer vers le soleil.

Tes yeux blessés sont sous ma langue. Je te parle comme une baleine chante à la mer sa détresse solitaire. Le leurre se porte comme une ceinture. Chemise au vent.

Le dilemme comme un miroir où s’abandonne la frugalité des mots. Mon sexe est une crête de coq. Une ambassade inoccupée. La vulnérabilité au service de la force, le vide au service du plein. L’amour pour lier l’eau avec l’air et la terre à l’espace. 

J’ai perdu un mot, l’alphabet chancelle. Je suis un accident, un accro, une fêlure. Je suis à la rencontre de l’air et de la pierre. Je suis dans l’insuffisance qui me comble.

Toujours à la recherche de ce qui n’existe pas. Boulimique insatiable.

 

 

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