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LA COLLINE AUX CIGALES
18 janvier 2013

Ma soeur, ma fiancée.

thumb800q70_Nu_d_tailC’est dans le jaillissement de ton ombre que je bois. C’est dans ce lieu où se rejoignent les cœurs séparés. Exactement, là, où l’insuffisance épouse la nécessité et filtre le désir. Nos sarments secs sont les premiers à s’abandonner aux flammes. Nos vignes anciennes s’embrasent ensuite comme des bûches arrachées à la nuit. Et, tu vois, j’entretiens toujours ce feu pour que la nostalgie ne soit pas seulement de la tristesse. Je persiste à l’alimenter de ces écorces fortifiées par la mort séparatrice. La voix traînante au fond des puits est délivrance. Ce qui est entendu sans bruit ronronne comme la musique de l’eau posée sur un fourneau. 

     Ma soeur, ma fiancée,

     un océan agrippé à la peau…

                                          Deux doigts d’histoires

                                          dans un moulin de paroles graminées …

 

Écoute l’air que le vent fredonne,

                  sous la patine des ciels bercés sur la mer,

                                                 une voix sur l’exergue,

            blanche bouffée repliée. Bâche mâchée de sel.

 

                                  Une mouette coule des nuages,

                                  cris stridents défiant les vagues.

                                             Ma soeur, ma fiancée, mon roulis.

                                      Mât flottant à la rencontre. Deux mains posées sur la lune.

 

Voile trempée portée par l’eau.

Sirène invisible collée sous la brume.

Terre coiffée, particules émiettées. 

 

                            La salive blanche, le crachin sur nos visages.

                      La buée du monde sur le groin de l’heure perdue.

                                   Nos cœurs rincés, l’azur sur nos épaules.

                                                            Facéties sous les vagues. L’heure bleue

                                                            étendue sur nos îles.

 

Du sable sur la bouche,

nous parlons aux coquillages.

                   Langage d’eau et de tartre. Mots échappés.

                    Organes en vrac. L’ultérieur fossilisé. Déjà.

 

                           Nœuds de l’air sur nos lèvres, c’est le vide fécondé.

                           Nos chairs extraites à l’ombre, rient et pleurent comme l’enfant.

                           Nos cœurs s’égouttent au soleil. Et, j’essuie le temps. 

La nostalgie s’ébroue comme un chien de mer revenu sur la plage avec dans la gueule une bouteille contenant le billet doux d’un Au Secours dont les lettres sont presque toutes effacées. Qu’importe !

 

 

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