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LA COLLINE AUX CIGALES
8 octobre 2012

Je ne veux pas de l’éternité.

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L’écrit ne demande pas à être lu. Il l’est.

Entends-tu la soumission du verbe à l’envolée des pulsions narratives ?

Je crois qu’il faut préférer l’éclair à l'impulsion. L’éclair est plus sûr.

Le crâne plein de terre et la voix sous l’eau, je rêve de raccorder le vent à l’alizé des saveurs sans lendemain. Je sais bien que le présent bluffe le temps et que l’amour éternel convertit l’air en une pierre dure.

Le réel n’a pas de goût si on le parcourt sans le différencier de l’anecdote du jour à vivre. Toutes les superficies qui nous touchent sont des tremblements qui ne savent pas, qui ne savent rien du commerce de nos sentiments. Il faut donner un nouveau goût au jour, et laisser danser l’émotion. Le réel n’est qu’une lumière soufflée, une minuscule bougie éclairant ce que je ne désire pas voir. Nous nous effaçons les uns les autres. Toi, bien sûr, davantage que cette simple ineptie de croyance inadaptée. On ne peut pas toujours croire par choix, on ne fait que consentir à un état de fait qui nous dépasse. On s’applique à organiser l’affection qui nous tenaille afin d’en éviter au mieux toute la souffrance qui se déleste de la tendresse inassouvie. 

Je ne veux pas de l’éternité. C’est elle qui me poursuit dans mes failles et qui s’immisce dans mes faiblesses à refuser l’épuisement des sources. Soutirer à la vie la résine qui coule à flots de ses plaies, c’est accepter l’entaille et la brèche afin de les pénétrer le plus profondément possible, jusqu’à oublier leurs présences. Même le bon sens s’épuise et meurt la gueule ouverte. La durée n’est que le passage dans son prolongement. Ainsi, il me plairait de partir nu, sans rien, pas même une miette de ce que je suis.

Venir à toi, dans cet espace infini, me grandit, m’émancipe, m’extirpe du monde connu. Chaque pas accompli me libère du poids de mes faiblesses en m’accordant une consistance jusqu’à lors ignorée. Délesté de la privation, je suis un homme neuf. Une ligne épurée bravant la distance comme des traits surréalistes d’une esquisse de René Magritte. Une simple enveloppe mal fermée où se découd le temps comme un bouton de chemise prêt à tomber. Alors, il me plait de regarder la mort du bout de l’œil comme le berceau de paille et de raisins que j’ai quitté lorsque je me suis évadé du trou noir où le néant délire.

 

 

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Commentaires
L
Surtout, ne pas hésiter.
C
si seulement on pouvait t'expliquer un jour<br /> <br /> t'expliquer
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