Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
29 août 2012

Aimer à l’intérieur de son propre dilemme. (6)

91915892

Mes mains caressent les mots qui longent les musées de cire. Je m’enfonce dans la fente où se couche le soleil et mon amour s’exile dans le frémissement de l’obscurité. Chaque ombre de ta présence flotte à proximité de mes ravins. Ton parfum est un poison de déceptions jetées par-dessus les falaises prometteuses.

La douleur que je ressens anime le feu du désir. Emoustillée, l’ombre qui te cache me donne soif de lumière. Je cours dans l’immobilité pour retrouver le visage que j’occupe. Sensuelle, l’intimité est une compresse déjà détrempée. L’amour est le temps de vivre de nos espoirs, il parle comme un ruisseau du bout du jour. Chacun à notre tour, nous écoutons cette pluie de cristal qui traverse la terre de notre enfance. Tes mains sont des fauteuils à bascule où je berce mon souffle.

Dans le prépuce de ta voix, un murmure susurre la blessure qui te nie et t’adule tout à la fois. L’amour est fondé sur l’énigme de l’heure condamnée à périr. Tu es mon risque choisi, ma défenestration consentie. Dans cette approche où l’infinitésimal se conjugue aux plaies et à l’espoir des cicatrices, tu es mon attente précieuse dénonçant mes fripes et mes cartilages désarticulés. Tu es la quête absolue de toutes mes prières. Tu m’accordes parfaitement au fil de la lumière qui chante le jour, et, paradoxalement tu me foudroies comme le tronc mort d’un tilleul. Ma vérité est dans ta vérité. Plus vraie que nature, c’est une fusion incongrue où s’efface la couleur de mes braises pour dire le goût de la cendre. Tu es cette réduction par laquelle bizarrement je m’amplifie.

Aimer m’affirme plus qu’il ne faut de la résonance de l’air qui se dérobe à l’un de nous pour s’accaparer la respiration de l’autre. Je t’aime de ce qui me dépossède en me jugulant d’une puissance immaîtrisable. Mon amour est ma meilleure fuite, mon grenier à étoiles filantes, ma cave à explosifs. C’est une lueur au bout du rêve, tranchant à vif le reflet de la peine qui coule comme un torrent sous la chair de l’illusion. L’amour me dépouille, il m’oblige à la nudité de mes paradoxes. L’immatériel prend la mesure de mes sentiments sans me donner accès à la délivrance. 

Bloc de ouate devenu rocher entouré de lavande, tu vis dans ma chair. L’exploration se perpétue à l’intérieur d’une grotte fermée à tout jamais. Dans ma poitrine où la rébellion s’exprime en cortège décharné un peu d’air tapisse ton absence.

Les regrets invisibles de l’unité et de la volupté s’envolent avec un dernier coup de faux. Je ne crois plus à la mort gouvernée par le néant. Dans chaque silence retentit le bruit d’un fusil. Chaque normalité abolit une règle et dissipe la contrainte du réel. L’aube, ivre de renaissance, est un chemin écourté pour atteindre la lumière dans nos mouchoirs de sueur. La nuit qui nous attend clapote juste derrière l’escorte de tendresse.

 

 

Publicité
Commentaires
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 340
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité