Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
15 juillet 2012

La clarté des heures inhibées. (3)

nue_assiseL’absence prête main forte à la fatalité. Le destin se pèle comme une orange. Le silence clôt le monde où nous étions confinés. L’avenir s’épanche sur le commencement d’un rêve. Le soulagement ne tient qu’à la parole appropriée, au mot qui décape les fonds de cale et hisse en même temps toutes les voiles aux souffles de la mélancolie.

Le pire est toujours la maladie. La maladie du corps, de l’âme, la maladie d’amour. Cette dernière nous la contractons par nos insuffisances, nos découragements, nos démissions, nos capitulations. Elle s’étend doucement, puis nous recouvre allègrement jusqu’à finir par nous ligoter et nous terrasser complètement. Bizarrement pourtant, la défaillance défait les nœuds des vitres et nous nous voyons clairement. Nos âmes résonnent à travers l’ombre et la lumière. La nuit s’étire comme une corde, nos haleines sont dépouillées et nous atteignons les tempes nues de notre transparence. Nos cœurs se brisent comme de la paille. Nous sommes suspendus à l’abandon comme de la neige sur des branches. Le désir naïf a la bouche ouverte. Nous voulons davantage.

La mort a inventé la vie comme un leurre passant la frontière du vide. L’existence est le lien indéfini avec l’obstacle aveuglant du jour. L’amour est un couteau. La lame du dessous tranche nos incertitudes et nos prières d’excellence. La lame du dessus arrache au sort la part sensuelle de nos émotions. Nos prétentions s’exécutent comme des sentences et nos esprits brocardent l’indécision.

Le temps infini accule la parole à son débordement. Je ne sais plus te parler de ce qui est détruit, ne parlant que de cela. La puissance du tonnerre est dehors. A cet instant, les mots prennent possession de la plaie. Le feu dans le cœur de la pierre ne se reconnaît plus et la flamme se détache. La brûlure se confond à la faim que nous avons laissée derrière. La continuité apparente n'est qu’une succession d’heures écharpées et discontinues. Pour marcher dans l’amour, et non à côté, il faut oublier nos corps afin de se laisser emporter par le déséquilibre de l'autre. Nous avançons en téméraire comme des gladiateurs hardis, impavides, vêtus de paradoxes, jusqu’aux bordures fluctuantes de nos catastrophes. En ce sens, nous sommes plus courageux que nous ne le croyons. Notre parfum se mélange à la terre. L’étonnement est notre providence.

Nous ne connaissons que la surface. Nos visages ressemblent à nos destructions. Le froid et le chaud pivotent, nos ardeurs sont des buées. Les murs qui s’écroulent ont jeté le désarroi dans la faille qui nous borde. Le froid tague l’obscurité. Nous suivons l’air qui nous précède. Nos cœurs emmitouflés aiment la clarté douce des lunes tropicales.

 

 

Publicité
Commentaires
Z
en ait rien à dire.... si que c'est beau
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 341
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité