Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
10 juin 2012

Le feu disparu sous la ronce.

femme_nue_avec_livreMaintenant, le ciel brûle sur mes lèvres. Il y a de la terre dans les étoiles. Il y a des histoires fatiguées dans le souffle du vin, sur des chemins d’air, sur le basculement du lierre qui recouvre la mémoire. Tu es venue à moi, malgré la boucle de feu qui jaillit de ma poitrine.

Le passé s’anéantit dans l’instant où nos yeux se croisent. Le jour tisse la lumière qui célèbre la matière. Par ici la lagune où repose le cri de la mouette, par là les galets blancs qui sortent de nos bouches. Et puis encore, le vent sans mesure qui traverse les décors arides de la garrigue.

Mon corps est un château de sable après la vague. Dans la souffrance de l’eau, les cristaux de sel poursuivent leur route et fuguent la mort. Nous nous aimons comme une douceur à tout jamais perdue. Un mégot traîne dans mes yeux. Je n’ai pas eu le temps de te dire adieu. Langue irritée au fond du noir, vous conservez froide l’énigme du son qui vous porte.

Notre tombe est une crique sans air, un bateau flottant sur l’écume, le rouge ciel d’une nuit sans vergogne. Nous dormons sur l’éclat d’un crépuscule, nos mains cernées par l’haleine qui courtise notre plaie. Nos paroles sont des blessures, nos cœurs fouettés par le vent en poupe et la mer d’infini. Dérisoire étendue d’amour qui coule sur la pendule, nos prières sont des cierges éteints. Ton absence coule à flot comme un fontaine. Je n’ai pas d’autre maison que cette tuile abîmée sous laquelle siffle la terre. Un mot de cendre veille sur le refuge de ma tendresse. Tu dors à tout jamais dans la rivière désespérée qui me traverse.   

La cicatrice du deuil porte avec elle le malstrom transparent des ombres sans frontière. Et le jour qui vient s’amorce à l’utopie qui révèle la saignée désespérée de la lumière intemporelle. Dans le silence, une barque transporte la parole brisée comme un écho où nous sommes engriffés l’un à l’autre. Ce qui se cache en nous-mêmes ne peut être nommé. Voici jaillir nos âmes en fumée comme une promesse désarticulée. Plus loin, dans un poème égaré et confus, des bribes de paroles bégaient le sens du monde. Une petite porte étroite nous tend les bras. Suspendu à l’abîme, l’air reste notre racine. Le feu a disparu sous la ronce.

 

 

Publicité
Commentaires
S
L'absence est aussi un pays habité par nos souvenirs. Tant que n'oublierons pas, le silence reculera d'un pas.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 340
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité