***/2/***
L’ombre est un point d’équilibre à l’accident de la lumière. La réalité quitte mon corps dés qu’elle tripote le merle perché dans mon ciel de papier. Tu presses le poignet des temps rapprochés et coulent les arbres nus comme des rivières bavardes. L’impulsion du cristal entre les roseaux ouvre la digue et les mirages inondent le sable qui borde mon cœur.
Gicle ma respiration sur l’horizon du destin. Voilà que tu pétilles dans mon verre. Source mystérieuse au creux des rives insouciantes, sais-tu le lait qui me sert de bouillotte ? Eliminons les fausses pistes, allons boire aux pies des heures douces. J’abandonne la revanche des vies monotones. Je lis dans mes veines l’oracle du meilleur. Ta vie vaut la mienne. Et ta mort n’a pas prêchée de plus grands augures. Mise à l’eau la pirogue des sens se noiera ou nagera. La lune a compris son cycle et nous le nôtre. Tout le monde dort dans l’accomplissement des cercles. Vénus regarde tous les cailloux perdus, orphelins de leur mère. Et moi, je te vois encore malgré le temps qui t’efface. « Il est grand temps de rallumer les étoiles* ».
*Guillaume Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias.