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LA COLLINE AUX CIGALES
27 décembre 2011

Les ressorts de la misère.

couple2Le silence comme un temps perdu se ballade dans les sillons immobiles de la jachère recroquevillée dans la paume de nos mains. Là où sont suspendues des guirlandes de peau et des couleurs éparpillées, il n’y a pas de ruines, il n’y a que le désir qui nous tient. Le temps perdu est celui qui nous réanime à l’heure brillante au fond de nos âmes. Rien sans rien, tout ce qui s’échappe tourne autour de nos ignorances comme si la misère d’un temps présent voulait réduire la richesse du possible.

L’automne pousse entre les branches du châtaignier, l’hiver court déjà un peu dans la rigole voisine, et mes yeux résistent à la glace qui voudrait endormir dans son givre scintillant le bleu du ciel immense.

Il me reste l’ardoise blanche, le trait de la craie pas encore écrasé sur mon existence. Il me reste l’écriture du jour où se consume mon reflet. De la joie se faufile entre les dents. Ma langue écrit sur la lumière du tonnerre la parole arrachée à l’écume.  

Les pierres et les rochers sont enfoncés dans la terre, ils se libèrent du poids muets des ombres. Un plaisir court sous la dilettante, à l’intérieur des batailles épuisées.

Une lueur tourne autour du présent sans le toucher. Dessous, tout est encore frais et l’aube est rafraîchie comme une note aiguë perçant la partition d’une ode composée d’éloges tournants. La clarté devient transparence. Au sommet de l’heure, un bracelet de quintessence cherche à tâtons les ratures engoncées dans la chair de l’amour. Le temps se console dans sa croûte molle. Il pleut et fait soleil en même temps. Sans doute, est-ce le diable qui bât sa femme !   

La paille est lourde et le feu rapide. Des poussières s’enflamment dans la nuit creuse. Tout le non-dit s’illumine d’un bond. Une secousse déchire l’oubli et le plie dans la barbe verte des arbres. Un flot de grives s’envole. Une rivière où coule le secret du monde inonde la forêt. De vieux troncs morts flottent à la surface. Une chaise renversée nous attend au bout du voyage.



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Commentaires
B
Merci de tes yeux luno
L
J'aime l'image de la dernière phrase.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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