Soupirs d’eau.
Sous des vapeurs de soie, l’air se crispe, ici, comme une voix figée.
Nos chairs devenues des tapis. Nous marchons sur l’entrave qui nous fait front.
Nos cœurs frappés comme des sceaux immémoriaux. De la cire tamponnée de soleil.
Nous venons de la même pierre. Bloc dur fissuré de tendresse. Nous sommes à cheval
sur la croisée des ombres et du silence. Nous nous crions, pourtant, nos tempêtes.
Nos lèvres sont des porte-voix. Nos bouches lâchent des vagues comme des fumées refoulées.
Nous nous sauvons mutuellement. Nos libertés se concèdent l’une l’autre.
Tes yeux s’ouvrent comme des baies où s’effacent nos pas.
Notre chute sans rempart, chaque jour, connaît la dissidence des heures sans pépins.
Notre sang comme une dernière bonté recouvre nos plaies et abreuve notre semence.
Tes mains sont des fleurs, et je deviens un bouquet.