Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
18 septembre 2011

Trembler n’est pas soupir.

Chancelant… Car, il nous faudra choisir entre la nostalgie et être plus haut que l’avalanche des jours. Il 0250_0261_femme_nue_assisefaudra tourner la page en prenant soin de l’effacer avant. J’ai vidé la cour de ses promesses d’espaces agrandis ; le corridor de ses émergences inappropriées ; et j’ai nettoyé le grenier de ses chagrins suspendus aux poutres.

J’ai rouvert, pour toi, la baie des heures qui vont mourir sur la fourrure des cœurs. Le souvenir silencieux traverse l’absence monotone sans y laisser de nouvelles traces. Le temps souverain et déchu font tic-tac sur la même horloge. L’air cogne à ma poitrine comme à une porte métallique, et l’écho termine sa course à l’infini que tu rejoins. Là-bas. Je ne sais où.

Cette absence empoisonneuse. Cette mort et ce vide. Le renouvellement de pourquoi la vie. Le déni. Le sans réponse. La persistance de l’angoisse, cette gangrène à tout avenir. Le départ comme cette rupture cassant l’idée que l’on peut se faire du jour prochain. Le noir des projections avortées. La cellule de renfermement où nos tendresses sont pliées par l’amertume. L’éphémère comme partie prenante de chaque heure. Le destin impitoyable. La mort comme une revanche. La vie, l’amour et la mort. Un triangle de l’absurde. Une considération de l’humanité vouée à la consonance fragile de l’échec.

 

De l’amour je n’en mesure pas les causes. Mais, je me révolte de ses conséquences. Brièveté. Succinct. Laconique. Et puis l’escalade des souvenirs. Le retour des images. Le revivre des morts à l’intérieur des vivants. La compensation au chagrin. L’inhibition ou la résilience. L’âpreté des émotions qui tordent les esprits les plus purs ou la défiance permanente de chaque intégrité, de toutes les intégrités. Tout ce que l’on remaille de nos mémoires amputées pour persister, pour sur-vivre.  

J’ai déshabillé chacun de mes rêves. Nus, ils se soumettent mieux au désir. J’ai jeté mon désarroi au fond de tes yeux. Il m’est revenu, dur comme une pierre. J’ai renoncé à la terre qui sortait de ta bouche, pour laver mes pieds. Pour descendre et monter à l’intérieur de l’air. Pour aérer mes culbutes. Pour délivrer de la morale toutes mes pensées.

Car, il me faut choisir entre le désastre d’une vie et un désastre encore plus grand. J’ai conservé la calamité comme un tableau sur le mur. Chaque jour, j’y peins un peu de douleur mélangée à un peu de joie. Chaque jour mes yeux sont rivés sur de nouvelles couleurs. Pas une ne se ressemblent. Pas une n’a de points communs avec l’arc-en-ciel. Et pourtant, je n’invente pas ce que je ne connais pas. Consciemment ou inconsciemment. La réalité n’a pas plus à m’offrir qu’un doux poison. Un alcool fort. Une Ciguë barbare.

Mais, je n’arrive pas à répudier l’amour. A châtier ses faiblesses. Car, j’ai dû choisir entre la pesanteur de mes os et la frivolité de l’air. Car, j’ai dû choisir le chatoiement de l’espérance au fond de la gorge noire de l’univers, le jaillissement du soleil dans le ciel, le souffle pugnace de l’aurore où l’on redécouvre la brutale éclosion d’une fleur sauvage.

Publicité
Commentaires
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 345
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité