Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
7 septembre 2011

On marche dans le vide.

Il incombe à demain de refaire aujourd’hui. Chaque jour la vieille panaimagen_4032217_1sse usée est vidée et nettoyée.

Chaque lendemain se coud, se reprise et se déchire de l’instant présent. L’encre est assoiffée. L’air trouve le souffle nécessaire. Il faut se relever. Comme toujours. Parce qu’après être tombé au fond de la nuit, la figure du jour vient ranger les ombres et réaligner les heures fraîches. Cette fraîcheur plate, sans contour ; cette fraîcheur qui vient à pied comme un manant, comme un roturier en quête d’un repas. La terre avide d’eau. Et, la pluie qui ne vient pas. Un oisillon dans son nid attend le retour de sa mère.

 

Et puis, l’ombre charnière de la lumière. On marche d’un bon pas, franc et tonique. Jamais du même. La mort est un fin pas un moyen. Et cependant, l’immobile caresse du rêve. La transposition. Ton visage s’évanouit entre mes mains. Les doigts ne retiennent rien. Ton sourire s’envole. Tous mes moyens sont muets. La transparence se durcie. Je vole à mon tour. Les ailes coincées dans ma mâchoire. Le ventre bombé comme une bétonnière.

 

Je le sais bien, il ne suffira pas d’ouvrir les bras. Il faudra rapiécer la mémoire, la faire belle, brillante, lui donner l’apparence des livres qui racontent de jolies histoires. Des contes de fée, des arbres remplis de fruits, de l’eau plate comme un miroir.

 

Je poursuis le long mur sans ouverture. Parce qu’après être tombée au fond de la nuit, la levée du jour grimace comme un singe à qui l’on donne des cacahuètes. Mon esprit est comme le vent, il se décolore. La mémoire déteint partiellement. Mon cœur éclate comme une olive broyée par la pierre du moulin.

Au loin, à l’horizon, un long fil orangé courbe là où l’immensité se filtre. Je n’y suis plus.

Publicité
Commentaires
B
Et puis : <br /> <br /> "C’est l’extase langoureuse,<br /> C’est la fatigue amoureuse,<br /> C’est tous les frissons des bois<br /> Parmi l’étreinte des brises,<br /> C’est, vers les ramures grises,<br /> Le chœur des petites voix.<br /> <br /> Ô le frêle et frais murmure !<br /> Cela gazouille et susurre,<br /> Cela ressemble au cri doux<br /> Que l’herbe agitée expire…<br /> Tu dirais, sous l’eau qui vire,<br /> Le roulis sourd des cailloux.<br /> <br /> Cette âme qui se lamente<br /> En cette plainte dormante,<br /> C’est la nôtre, n’est-ce pas ?<br /> La mienne, dis, et la tienne,<br /> Dont s’exhale l’humble antienne<br /> Par ce tiède soir, tout bas ?"<br /> <br /> ARIETTES OUBLIÉES — I<br /> C’est l’extase langoureuse…<br /> Paul Verlaine — Romances sans paroles
J
Du Parnasse anciennement contemporain<br /> à la Panasse dont j'hésite à faire frire le sens<br /> <br /> Mais peut-être n'est-ce que cette huche vide où l'on cache les heures vides de la nuit<br /> <br /> Manière de recopier ce Leconte de Lisle qui déjà gravissait la colline aux cigales pour lui faire l'aubade<br /> <br /> "Sources claires ! Et toi, venu des dieux, ô fleuve<br /> Qui, du tymbris moussu, verses tes belles eaux !<br /> Je ferai soupirer, couché dans vos roseaux,<br /> Ma syrinx à neuf tons enduits de cire neuve :<br /> Apaisez la cigale et les jeunes oiseaux."<br /> <br /> Leconte de Lisle<br /> "Les Bucoliastes"<br /> Poèmes antiques
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 339
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité