Abords.
Je suis occupé de fumée noire. Le monde siffle et mes oreilles se sont repliées comme un parapluie. Le cadre de ma fenêtre découpe le ciel où se sont amassés les nuages gris.
Ma gouttière a tenu.
Malgré les grêles et les ogives du ciel.
Malgré l’averse grenue des jours qui passent.
L’air boit les grumeaux. Le temps opaque. La déraison fluide.
Et, je tire de moi. J’extirpe tous les masques accrochés à l’air. Je réfute.
Le plomb des heures mortes s’allège lorsque le vide occupe ses stries miniatures. S’il ne pèse plus son poids c’est que j’oublie sa masse pour la transpercer d’un cœur plus vaillant, plus léger. Plus écarlate.
La veillée perfusée. Le secours des histoires qui se racontent lentement. La liaison dans les veines transfusées par l’alluvion d’eau douce.
La clarté se gagne dans la nuit noire, dans la
profondeur des histoires vieillies et cachées
au premier regard comme un océan débusqué
par un dépôt de coquillages en plein cœur du désert.
Ici, la mer est passée, ici l’eau a filé.
Nos yeux voient au travers de l’eau. Une giclée de brouillard retourne à l’océan. Mes yeux nagent comme des poissons. Le monde est occupé par ses ronflements. Je marche dans la morsure des ciels bleus. J’en viens à oublier d’oublier.
Le sable se mêle à ma voix. La plage occupe mon front. Une
bouteille à la mer porte un message d’amour. Derrière les
dunes, un bourdonnement sourd.
La lumière tremble et l’eau s’agite. Impossible de dire le sel qui s’est déposé sur la langue.
J’attends le premier éclair. Ma fenêtre est toujours ouverte.
Tous mes sommeils s’entassent. Mes rêves rassemblent les aventures. Les escaliers sont plus faciles à descendre qu’à remonter. Mon humeur s’essouffle sur les marches.
La bouche pleine de grelots, l’avarie est contenue par toute l’immensité du désarroi resté derrière la porte.
Je voudrais te retrouver dans le rythme. Dans la pulsion du sanglot que le rire s’approprie. Tes mains sur le col de mes pensées.